Dossier éoliennes

Une coalition pour repenser l’éolien au Québec

Le 29 janvier 2025, s’est tenue une conférence de presse pour annoncer l’existence d’une coalition ayant déterminé 5 demandes pour un développement éolien démocratique et orienté vers le bien commun.

    1. Action Environnement Basses-Laurentides

    2. Amis de l'environnement de Brandon

    3. Association des Saint-Marcois

    4. Changeons le vent de bord

    5. Citoyens Coaticook

    6. Citoyens de Bellechasse

    7. Citoyens de Charlevoix

    8. Citoyens de la MRC de l'islet

    9. Climat QuébecCOCO RVÉQ

    10. Collectif Entropie

    11. Comité citoyen de Calixa-Lavallée

    12. Comité citoyen de Charlevoix

    13. Comité citoyen de Contrecoeur

    14. Comité citoyen de Wotton

    15. Comité des citoyens d'Arthabaska

    16. Comité des citoyens de la Côte-de-Beaupré

    17. Comité des Citoyens et Citoyennes pour la Protection de l’Environnement Maskoutain

    18. Comité des riverains des éoliennes de l’Érable

    19. Comité Impacts-Éoliennes-Valleyfield

    20. Comité provisoire de démocratie citoyenne des sources

    21. Comité vigilance citoyenne Lotbinière

    22. Comité vigilance énergie et industries Côte-Nord

    23. Contre la privatisation du vent et du soleil dans Mékinac des Chenaux

    24. Éoliennes, pour un choix éclairé en Appalaches

    25. Éoloin

    26. Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches

    27. GMob (GroupMobilisation)

    28. Groupe citoyen de Mashteuiatsh

    29. Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC)

    30. L’Assomption en transition

    31. Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)

    32. Les Amis de la Chicot de Saint-Cuthbert

    33. Les gardiens du Paysages

    34. MARE

    35. Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville

    36. Mouvement d’action régional en environnement

    37. Parti Vert du Québec

    38. Pour un choix éclairé dans la MRC de Coaticook

    39. Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska (PCENY)

    40. Pour un choix éclairé des Jardins de Napierville

    41. Pour un choix éclairé en énergie dans Drummond

    42. Protégeons notre montage

    43. Regroupement citoyen éolien Monnoir

    44. Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)

    45. RVEQ

    46. Ste-Thècle Droit de vent

    47. Syndicat de l’UPA Lotbinière-Nord

    48. Toujours Maîtres chez nous

    49. Tourne pas chez nous

    50. Vent d’élus

    51. Vent de démocratie de St-Adelphe

  • Écrivez un courriel à comite@pourunchoixeclaire.ca et mentionnez votre intention de rejoindre la coalition.

    Spécifiez également si vous accepter de recevoir nos infolettres.

    Merci!

Plusieurs collaborateurs ont mis leur expertise et leur temps à profit afin de produire ce document résumant toutes les connaissances recueillies au sujet des éoliennes, dont celles de nouvelle génération d’une puissance de 6 MW ou plus.

‼️ Veuillez noter que chacune des sections de ce document pourrait être mise à jour, corrigée et bonifiée au fur et à mesure que le travail avance. La date de la nouvelle version sera toujours indiquée en première page. ‼️

Voici les différents chapitres de cette synthèse

  1. Les besoins d’énergie électrique au Québec : mythes et réalités par Bruno Detuncq, professeur retraité de l’école Polytechnique de Montréal

  2. Le cadre politico juridique sur le déploiement des éoliennes par Richard E. Langelier, juriste et sociologue

  3. Les éoliennes et la santé par Martina Bastian, études en Biologie médicale et Ostéopathe

  4. Les impacts des parcs éoliens et la faune par Céline Marier biologiste et Yvan Beauchemin ornithologue amateur

  5. Éoliennes et espèces menacées et/ou vulnérable par Jocelyn Fournier, vétérinaire retraité

  6. Les éoliennes et la sécurité juridique et financière des résidents par Yvan Fleurant. évaluateur agréé

  7. Objections agronomiques à l’implantation d’éoliennes en territoire agricole par Louis Robert, agronome

  8. La filière éolienne québécoise, 25 ans d’opposition par Claude Charron, citoyen de la MRC de l’Érable

  9. Les éoliennes et les paysages du Québec par Anthoni Barbe, géographe et consultant en aménagement du territoire 

Non aux éoliennes privées
en milieu habité et agricole

Colère citoyenne et mobilisation

Les  comités citoyens se multiplient au Centre du Québec, en Mauricie et en Estrie, pour lutter contre l’invasion de leur territoire par des projets éoliens, De plus, un nouveau regroupement nommé Vents d’élus rassemble à ce jour 42 élus et ex-élus de 15 MRC (les chiffres augmentent rapidement) qui se préoccupent de l’implantation d’éoliennes géantes en territoire agricole et habité, et plus largement du déni de démocratie entourant la transition énergétique. 

Privatisation ouverte et déguisée

Le gouvernement de François Legault privilégie le développement privé de la filière éolienne. Même si le président d’Hydro-Québec, M. Michael Sabia a annoncé que la société d’État serait le «Maître d’oeuvre» du développement des grands projets éoliens, dans les faits, la nouvelle loi 69 ouvre la voie à la participation privée par le biais de l’actionnariat. C’est cette même stratégie d’ouverture à l’actionnariat privé, utilisée notamment en France pour privatiser le secteur pétrolier, qui a permis à des multinationales de s’accaparer les ressources énergétiques partout sur la planète. Et le recours au privé pour les projets d’éoliennes de plus petite échelle, jusqu’à 350 MW continuerait d’être la norme.

Désinformation

Le développement privé du secteur éolien s'appuie sur des fausses allégations. Par exemple le manque d'expertise d'Hydro-Québec ou le manque de capacités financières d’Hydro-Québec. Ces fausses allégations ont été démenties par des experts. Comme le souligne Martine Ouellette dans une interview éclairante, Hydro-Québec demeure une entreprise crédible pour le développement de l’énergie éolienne. L’ingénierie des turbines éoliennes et celle des turbines hydroélectriques partagent la science de la mécanique des fluides que les ingénieurs d’Hydro-Québec maîtrisent parfaitement. D’autre part Robert Laplante, directeur de l’IRÉC, rappelle qu’Hydro-Québec bénéficie d’une cote de crédit «bétonnée» et que l’entreprise n’aurait aucune difficulté à financer ses projets de construction d’infrastructures éoliennes.

Impacts sur la mission d’Hydro-Québec et le développement de la société

Avec la privatisation, c'est l’industrie qui définit la demande énergétique et son évolution ainsi que les critères d’implantation des infrastructures énergétiques, non pas dans une perspective de structuration de l’industrie mais selon sa recherche de rentabilité. Au lieu de développer le plus haut potentiel éolien du Québec, on développe celui qui intéresse les investisseurs. Les gisements éoliens les plus importants au Québec sont situés le long des grands réservoirs hydroélectriques, en bordure de la Baie James et de la Baie d’Ungava. Mais les promoteurs veulent construire les éoliennes en Gaspésie, dans le Bas du fleuve et dans la vallée du St-Laurent parce que c’est moins cher.

Comme le souligne Robert Laplante, la privatisation de la rente énergétique des énergies renouvelables ne sert ni l’intérêt public ni l’intérêt national. Les fournisseurs privés d’énergie éolienne visent à s’insérer dans un marché, pas dans le développement du Québec.

Enjeu de raccordement au réseau d’Hydro-Québec

Plus le privé développe d’éoliennes, plus la pression s’accentue sur le réseau d’Hydro-Québec. Selon le pdg d’Hydro-Québec, Michael Sabia, il faudra construire 5000 km de nouvelles lignes de transport d’énergie, en plus des éléments de raccordement. Toutes ces structures seront au frais de l’organisme public. Un étau se met en place qui va asphyxier Hydro Québec. C’est une logique de socialisation des coûts et de privatisation des profits. Il s’agit d’un modèle d’affaire bancal qui exporte les profits chez les actionnaires. 

Développement régional et communautés 

Ce qui est retourné aux communautés en redevances pour la rente éolienne est très peu en comparaison des profits encaissés par les compagnies privées. Selon les ententes historiques avec Hydro-Québec, les municipalités ne peuvent prélever de taxes foncières sur les infrastructures énergétiques. On subventionne les compagnies.

Selon une étude de l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) les clients d’Hydro-Québec ont déjà payé plus de 6,09 milliards de dollars en raison de la privatisation de la rente éolienne.

Impacts sur la santé

Les citoyens et citoyennes vivant à proximité d’éoliennes géantes en France rapportent plusieurs nuisances pour la santé  humaine et celle des animaux. Voir la conférence de Dre Mariana Ales-Pereira sur les constats menés en Europe et ailleurs dans le monde. Chez nous, L’institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a fait une mise à jour des impacts des éoliennes sur la santé de la population.  Les facteurs les plus dérangeants identifiés sont le bruit, l’impact visuel, les ombres mouvantes et les lumières clignotantes qui sont associées à la perte de qualité de vie due à la transformation du  territoire naturel vers ce qui se rapproche d’un milieu plus urbanisé. Le manque d’acceptabilité sociale des projets est identifié comme une source de stress, d’anxiété et de dépression. «La transformation du paysage et la perte potentielle d’un mode de vie peuvent aussi occasionner de la tristesse et de l’anxiété.»

L’INSPQ mentionne les risques de contamination des eaux souterraines qui devraient faire l’objet de plus d'études.  Les problèmes liés à l’exposition de champs électromagnétiques ne sont pas jugés préoccupants et les effets des infrasons ne sont pas abordés spécifiquement. Toutefois, le conseiller scientifique de l’INSPQ Mathieu Gauthier reconnaît que « les basses fréquences sont une des caractéristiques qui va occasionner plus de dérangements. En général, ça se transmet mieux, ça pénètre mieux dans les bâtiments. Alors pour une source industrielle, une source qui aurait les mêmes caractéristiques, un bruit de basse fréquence va déranger plus qu’un bruit de haute fréquence»

Pour aller plus loin

Conférence de Martine Ouellette, ingénieure mécanique de formation, ex ministre des Ressources naturelles, députée et cheffe du Bloc québécois. Martine Ouellette a aussi travaillé à Hydro-Québec pendant près de vingt ans, surtout auprès des grands consommateurs et clients industriels. Martine Ouellet est cheffe de Climat Québec. Éolien, Surplus/Pénurie, privatisation… Que se passe-t-il?

Conférence de Charles Félix Ross, directeur général de l’UPA : Éoliennes en milieu agricole : le jeu en vaut-il la chandelle?

Conférence de Robert Laplante, directeur général de l’IRÉC (Centre de recherche en économie contemporaine) et de Noël Fagoaga, chercheur à l’IRÉC : À qui profite la privatisation de la filière éolienne?