
Dossier éoliennes
Une coalition pour repenser l’éolien au Québec
Le 29 janvier 2025, s’est tenue une conférence de presse pour annoncer l’existence d’une coalition ayant déterminé 5 demandes pour un développement éolien démocratique et orienté vers le bien commun.
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Action Environnement Basses-Laurentides
Amis de l'environnement de Brandon
Association des Saint-Marcois
Changeons le vent de bord
Citoyens Coaticook
Citoyens de Bellechasse
Citoyens de Charlevoix
Citoyens de la MRC de l'islet
Climat QuébecCOCO RVÉQ
Collectif Entropie
Comité citoyen de Calixa-Lavallée
Comité citoyen de Charlevoix
Comité citoyen de Contrecoeur
Comité citoyen de Wotton
Comité des citoyens d'Arthabaska
Comité des citoyens de la Côte-de-Beaupré
Comité des Citoyens et Citoyennes pour la Protection de l’Environnement Maskoutain
Comité des riverains des éoliennes de l’Érable
Comité Impacts-Éoliennes-Valleyfield
Comité provisoire de démocratie citoyenne des sources
Comité vigilance citoyenne Lotbinière
Comité vigilance énergie et industries Côte-Nord
Contre la privatisation du vent et du soleil dans Mékinac des Chenaux
Éoliennes, pour un choix éclairé en Appalaches
Éoloin
Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches
GMob (GroupMobilisation)
Groupe citoyen de Mashteuiatsh
Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC)
L’Assomption en transition
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)
Les Amis de la Chicot de Saint-Cuthbert
Les gardiens du Paysages
MARE
Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville
Mouvement d’action régional en environnement
Parti Vert du Québec
Pour un choix éclairé dans la MRC de Coaticook
Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska (PCENY)
Pour un choix éclairé des Jardins de Napierville
Pour un choix éclairé en énergie dans Drummond
Protégeons notre montage
Regroupement citoyen éolien Monnoir
Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
RVEQ
Ste-Thècle Droit de vent
Syndicat de l’UPA Lotbinière-Nord
Toujours Maîtres chez nous
Tourne pas chez nous
Vent d’élus
Vent de démocratie de St-Adelphe
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Écrivez un courriel à comite@pourunchoixeclaire.ca et mentionnez votre intention de rejoindre la coalition.
Spécifiez également si vous accepter de recevoir nos infolettres.
Merci!
Plusieurs collaborateurs ont mis leur expertise et leur temps à profit afin de produire ce document résumant toutes les connaissances recueillies au sujet des éoliennes, dont celles de nouvelle génération d’une puissance de 6 MW ou plus.
‼️ Veuillez noter que chacune des sections de ce document pourrait être mise à jour, corrigée et bonifiée au fur et à mesure que le travail avance. La date de la nouvelle version sera toujours indiquée en première page. ‼️
Voici les différents chapitres de cette synthèse
Les besoins d’énergie électrique au Québec : mythes et réalités par Bruno Detuncq, professeur retraité de l’école Polytechnique de Montréal
Le cadre politico juridique sur le déploiement des éoliennes par Richard E. Langelier, juriste et sociologue
Les éoliennes et la santé par Martina Bastian, études en Biologie médicale et Ostéopathe
Les impacts des parcs éoliens et la faune par Céline Marier biologiste et Yvan Beauchemin ornithologue amateur
Éoliennes et espèces menacées et/ou vulnérable par Jocelyn Fournier, vétérinaire retraité
Les éoliennes et la sécurité juridique et financière des résidents par Yvan Fleurant. évaluateur agréé
Objections agronomiques à l’implantation d’éoliennes en territoire agricole par Louis Robert, agronome
La filière éolienne québécoise, 25 ans d’opposition par Claude Charron, citoyen de la MRC de l’Érable
Les éoliennes et les paysages du Québec par Anthoni Barbe, géographe et consultant en aménagement du territoire
Non aux éoliennes privées
en milieu habité et agricole
Colère citoyenne et mobilisation
Les comités citoyens se multiplient au Centre du Québec, en Mauricie et en Estrie, pour lutter contre l’invasion de leur territoire par des projets éoliens, De plus, un nouveau regroupement nommé Vents d’élus rassemble à ce jour 42 élus et ex-élus de 15 MRC (les chiffres augmentent rapidement) qui se préoccupent de l’implantation d’éoliennes géantes en territoire agricole et habité, et plus largement du déni de démocratie entourant la transition énergétique.
Privatisation ouverte et déguisée
Le gouvernement de François Legault privilégie le développement privé de la filière éolienne. Même si le président d’Hydro-Québec, M. Michael Sabia a annoncé que la société d’État serait le «Maître d’oeuvre» du développement des grands projets éoliens, dans les faits, la nouvelle loi 69 ouvre la voie à la participation privée par le biais de l’actionnariat. C’est cette même stratégie d’ouverture à l’actionnariat privé, utilisée notamment en France pour privatiser le secteur pétrolier, qui a permis à des multinationales de s’accaparer les ressources énergétiques partout sur la planète. Et le recours au privé pour les projets d’éoliennes de plus petite échelle, jusqu’à 350 MW continuerait d’être la norme.
Désinformation
Le développement privé du secteur éolien s'appuie sur des fausses allégations. Par exemple le manque d'expertise d'Hydro-Québec ou le manque de capacités financières d’Hydro-Québec. Ces fausses allégations ont été démenties par des experts. Comme le souligne Martine Ouellette dans une interview éclairante, Hydro-Québec demeure une entreprise crédible pour le développement de l’énergie éolienne. L’ingénierie des turbines éoliennes et celle des turbines hydroélectriques partagent la science de la mécanique des fluides que les ingénieurs d’Hydro-Québec maîtrisent parfaitement. D’autre part Robert Laplante, directeur de l’IRÉC, rappelle qu’Hydro-Québec bénéficie d’une cote de crédit «bétonnée» et que l’entreprise n’aurait aucune difficulté à financer ses projets de construction d’infrastructures éoliennes.
Impacts sur la mission d’Hydro-Québec et le développement de la société
Avec la privatisation, c'est l’industrie qui définit la demande énergétique et son évolution ainsi que les critères d’implantation des infrastructures énergétiques, non pas dans une perspective de structuration de l’industrie mais selon sa recherche de rentabilité. Au lieu de développer le plus haut potentiel éolien du Québec, on développe celui qui intéresse les investisseurs. Les gisements éoliens les plus importants au Québec sont situés le long des grands réservoirs hydroélectriques, en bordure de la Baie James et de la Baie d’Ungava. Mais les promoteurs veulent construire les éoliennes en Gaspésie, dans le Bas du fleuve et dans la vallée du St-Laurent parce que c’est moins cher.
Comme le souligne Robert Laplante, la privatisation de la rente énergétique des énergies renouvelables ne sert ni l’intérêt public ni l’intérêt national. Les fournisseurs privés d’énergie éolienne visent à s’insérer dans un marché, pas dans le développement du Québec.
Enjeu de raccordement au réseau d’Hydro-Québec
Plus le privé développe d’éoliennes, plus la pression s’accentue sur le réseau d’Hydro-Québec. Selon le pdg d’Hydro-Québec, Michael Sabia, il faudra construire 5000 km de nouvelles lignes de transport d’énergie, en plus des éléments de raccordement. Toutes ces structures seront au frais de l’organisme public. Un étau se met en place qui va asphyxier Hydro Québec. C’est une logique de socialisation des coûts et de privatisation des profits. Il s’agit d’un modèle d’affaire bancal qui exporte les profits chez les actionnaires.
Développement régional et communautés
Ce qui est retourné aux communautés en redevances pour la rente éolienne est très peu en comparaison des profits encaissés par les compagnies privées. Selon les ententes historiques avec Hydro-Québec, les municipalités ne peuvent prélever de taxes foncières sur les infrastructures énergétiques. On subventionne les compagnies.
Selon une étude de l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) les clients d’Hydro-Québec ont déjà payé plus de 6,09 milliards de dollars en raison de la privatisation de la rente éolienne.
Impacts sur la santé
Les citoyens et citoyennes vivant à proximité d’éoliennes géantes en France rapportent plusieurs nuisances pour la santé humaine et celle des animaux. Voir la conférence de Dre Mariana Ales-Pereira sur les constats menés en Europe et ailleurs dans le monde. Chez nous, L’institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a fait une mise à jour des impacts des éoliennes sur la santé de la population. Les facteurs les plus dérangeants identifiés sont le bruit, l’impact visuel, les ombres mouvantes et les lumières clignotantes qui sont associées à la perte de qualité de vie due à la transformation du territoire naturel vers ce qui se rapproche d’un milieu plus urbanisé. Le manque d’acceptabilité sociale des projets est identifié comme une source de stress, d’anxiété et de dépression. «La transformation du paysage et la perte potentielle d’un mode de vie peuvent aussi occasionner de la tristesse et de l’anxiété.»
L’INSPQ mentionne les risques de contamination des eaux souterraines qui devraient faire l’objet de plus d'études. Les problèmes liés à l’exposition de champs électromagnétiques ne sont pas jugés préoccupants et les effets des infrasons ne sont pas abordés spécifiquement. Toutefois, le conseiller scientifique de l’INSPQ Mathieu Gauthier reconnaît que « les basses fréquences sont une des caractéristiques qui va occasionner plus de dérangements. En général, ça se transmet mieux, ça pénètre mieux dans les bâtiments. Alors pour une source industrielle, une source qui aurait les mêmes caractéristiques, un bruit de basse fréquence va déranger plus qu’un bruit de haute fréquence»
Pour aller plus loin
Conférence de Martine Ouellette, ingénieure mécanique de formation, ex ministre des Ressources naturelles, députée et cheffe du Bloc québécois. Martine Ouellette a aussi travaillé à Hydro-Québec pendant près de vingt ans, surtout auprès des grands consommateurs et clients industriels. Martine Ouellet est cheffe de Climat Québec. Éolien, Surplus/Pénurie, privatisation… Que se passe-t-il?
Conférence de Charles Félix Ross, directeur général de l’UPA : Éoliennes en milieu agricole : le jeu en vaut-il la chandelle?
Conférence de Robert Laplante, directeur général de l’IRÉC (Centre de recherche en économie contemporaine) et de Noël Fagoaga, chercheur à l’IRÉC : À qui profite la privatisation de la filière éolienne?