Ce qu'on ne sait pas

Ce qu'on ne sait pas...Louys Patrice Bessette – 6 mai 2015Ce qu'on ne sait pas ne fait pas de mal. C'est une expression malheureusement trop vraie. Monsieur le maire d'Anticosti ne voit pas les perturbations sur «les activités régulières de l'île» que les travaux de Pétrolia entraîneront à coup sûr. Il est vrai que les impacts qui surviendront sont difficiles à entrevoir. Ce n'est pas du concret en ce moment, pour le commun des mortels.Une bonne façon d'améliorer sa vision dans des cas comme celui-ci, c'est de se renseigner... De consulter des experts, et pas seulement ceux du promoteur, de grâce!!!Sans négliger le savoir des résidents de l'île, je parle de consulter des personnes chevronnées qui ont une bonne idée de CE QU'ON NE CONNAIT PAS encore d'Anticosti, l'île mystérieuse qui n'a pas livré tous ses secrets. Ceux qui en connaissent suffisamment pour être certains qu'on ne connaît pratiquement rien de ce territoire. Quel est son rôle pour les oiseaux migrateurs? Quel est son importance pour la reproduction des espèces aquatiques? Y a-t-il des plantes et des animaux qui vivent là que nous n'avons jamais répertoriés? Qui peut catégoriquement dire non?J'ignore si monsieur Boudreault a fait cette démarche, ni s'il l'a RÉELLEMENT faite de manière à éclairer le jugement qu'il peut émettre à titre de maire d'une municipalité 17 fois plus grande que l'île de Montréal et presque une fois et demie plus grande l'Île-du-Prince-Édouard qui est une province! Mais à lire ce très bref article1 réalisé à partir d'une entrevue avec lui, je suppose et j'espère qu'il ne l'a pas encore fait.Entre vous et moi, il serait diablement temps qu'il étudie ces questions un peu plus en profondeur. Je suis horrifié par l'idée qu'un homme ayant une telle opportunité d'effectuer un choix éclairé afin de «sauver» une partie du monde d'un cataclysme annoncé ne s'en tienne qu'à ce qu'il peut voir EN CE MOMENT, de ses yeux seulement... et à partir du village.Cette île n'est pas qu'un village. Cette île n'est pas qu'une vie économique à faire tourner. Cette île n'est pas qu'un «terrain vacant» libre pour accueillir un quartier industriel. Le présent texte d'opinion doit se conformer à une certaine limite de mots qui est bien trop insuffisante pour expliquer tout ce qu'est cette île sur les plans de la faune, de la flore, des insectes (ils sont importants!), des paysages, de la liberté et du calme pour tout ce qui vit sur Terre, incluant les humains (et non pas seulement pour les humains), pour la recherche scientifique qui est possible sur tous ces aspects de ce territoire presque vierge depuis des temps immémoriaux.Cette île est un joyau en biodiversité. «Il est évident qu’il y a encore plusieurs découvertes à faire en ce qui concerne la flore de cette île, surtout à cause de son éloignement et de sa taille. Il est intéressant de noter que l’île d’Anticosti constitue à la fois la limite nord de l’aire de répartition d’espèces de climat tempéré et la limite sud de celle d’espèces d’affinité subarctique ou arctique-alpine. Nos principales découvertes ont été faites dans le centre et l’est central de l’île, surtout parce que les botanistes ont encore peu herborisé dans ces secteurs [...]»2L'ère du pétrole tire à sa fin, c'est une certitude. Pourquoi risquer de détruire des ressources insulaires uniques au monde pour une pseudo économie temporaire?

Précédent
Précédent

La transparence boueuse

Suivant
Suivant

Besoin de pétrole?