COMMUNIQUÉ - Demande de fermeture d’urgence du pipeline Trans-Nord
12 octobre 2017 (Montréal) – Greenpeace, Nature Québec et le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) réagissent à l’annonce du remplacement d’un court segment du vieux pipeline Trans-Nord et réclament la fermeture immédiate de ce dernier en raison des risques qu’il pose pour la population, l’eau potable et l’environnement.
La réaction des groupes survient à la suite de l’envoi d’une lettre de Trans-Nord à la citoyenne Sylvie Rozon dans laquelle l’entreprise signale qu’un segment de 500 mètres du pipeline devra être remplacé et que ce « remplacement est nécessaire afin de préserver l’intégrité du pipeline car l’épaisseur de son recouvrement a diminué au fil des années en raison de l’érosion».
« Les autorités font preuve d’un grave manque de responsabilité en laissant ce pipeline fonctionner alors que l’entreprise reconnaît elle-même qu’il présente de sérieux problèmes d’intégrité », a déclaré Patrick Bonin de Greenpeace. Selon lui, « ce pipeline doit être mis hors service de toute urgence. On ne peut se contenter d’un petit rapiéçage sur 500 mètres alors que l’état général de ce pipeline de 65 ans est très préoccupant et qu’il menace l’eau potable de la région de Montréal ainsi que les populations environnantes ».
Le pipeline a causé deux déversements dans la région de Montréal en 2010 et la compagnie a dû depuis ce temps réduire son débit à 80 % de la capacité maximale compte tenu de graves problématiques de sécurité.
Pour sa part, Christian Simard de Nature Québec a précisé que « le fait que ce pipeline soit constitué de sections d’âges et de diamètres différents crée de graves problèmes de surpression, problèmes souvent pointés du doigt par l’Office national de l’énergie (ONÉ). Quand on pense que les sections de 65 ans d’âge traversent des cours d’eau importants et longent écoles et habitations, ça donne froid dans le dos ».
Rappelons que deux commissaires dissidents de l’ONÉ avaient demandé la fermeture du pipeline lors du renouvellement de son permis d’exploitation en septembre 2016, en expliquant que
« PTNI a eu six ans pour se conformer à de nombreuses ordonnances de sécurité rendues par l’Office, mais elle a négligé de s’y conformer entièrement. Nous doutons qu’une autre ordonnance de sécurité semblable nous garantisse qu’à ce moment-ci les changements nécessaires pour rendre le pipeline aussi sécuritaire que possible seront apportés.»
Le Journal de Montréal révélait ce matin qu’il faudra deux ans à Trans-Nord pour faire les travaux urgents qui s’imposent sur une portion de l’oléoduc qui était complètement déterrée à l’endroit où il croise le ruisseau Paiement (St-Lazare), tributaire de la rivière des Outaouais.
« Il n’y a pas de plan B pour la vaste majorité des stations de purification de la région métropolitaine de Montréal, a souligné Carole Dupuis, du RVHQ. En cas de déversement important d’hydrocarbures en amont des prises d’eau, dans la rivière des Outaouais par exemple, les stations disposeraient de réserves d'eau pour 12 à 16 heures seulement. Il est plus que temps que les autorités prennent leurs responsabilités et ferment ce pipeline avant qu’une telle catastrophe se produise. »
Construit en 1952, le pipeline transporte chaque jour 172 900 barils de produits pétroliers, comme du kérosène, du diesel et du mazout, entre Montréal-Est et Nanticoke en Ontario.
Il traverse plusieurs plans d'eau, dont la rivière des Outaouais.
- 30 -
Renseignements
Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie
Greenpeace Canada
Christian Simard
Nature Québec
christian.simard@naturequebec.org
Carole Dupuis, coordonnatrice générale et porte-parole
Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ)