COMMUNIQUÉ - Justin Trudeau invité à faire preuve de leadership en arrêtant les processus d'évaluation des projets pipeliniers le temps de les réformer
Ottawa, le 8 septembre 2016 - Plus de 50 groupes du Canada ont envoyé une lettre au premier ministre Justin Trudeau et au ministre des Ressources naturelles Jim Carr les exhortant à réformer totalement l’Office national de l’énergie (ONÉ) avant, et non après, que ce dernier prenne des décisions quant aux projets d’oléoduc Énergie Est de TransCanada et TransMountain de Kinder Morgan, tous deux en cours d’évaluation. Certains de ces groupes font partie des intervenants dans le cadre de ces évaluations. Deux demandes de récusations ont été déposées à l’ONÉ. Pour André Bélisle, président de l’Association québécoise contre la pollution atmosphérique qui est un des groupes ayant déposés une de ces demandes : « Nous continuons à demander le retrait et des sanctions pour quatre dirigeants de l'ONÉ qui ont participé à la tenue de rencontres secrètes : M. Watson, Mme Mercier, M. Gauthier et M. George. Nous exigeons l'arrêt total des audiences et une réforme en profondeur de l'ONÉ qui n'a plus aucune crédibilité aux yeux de la population, nous maintenons que l'ONÉ ne doit pas poursuivre sur cette voie tordue. La justice et la démocratie sont en jeu. » Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada ajoute : « remplacer les membres de l’ONÉ qui sont trop proches de l’industrie et suspendre les audiences ne suffiront pas à restaurer la crédibilité de l’Office. Il faut aussi arrêter les évaluations des projets de pipelines de TransCanada à l'est et de Kinder Morgan à l'ouest le temps de réformer complètement les évaluations environnementales de manière à ce que la population puisse avoir confiance en nos institutions. » La lettre souligne que les problèmes de l'ONÉ vont bien au-delà des réunions inappropriées que son président et certains de ses membres ont tenu avec l'ancien premier ministre Jean Charest. L’Office a été souvent critiqué au sujet des nominations politiques de ses commissaires et des apparences de conflits d'intérêt qui les entourent, du peu de cas qu’il fait de la voix des citoyens et des Premières Nations, de ses rapports peu fiables sur la sécurité des pipelines ou encore de son incapacité à assurer une surveillance adéquate de ces derniers. Selon les signataires, l'ONÉ souffre de tellement de lacunes que l'institution a perdu sa légitimité. « Les collectivités locales, les Premières Nations, les scientifiques et d'autres ont besoin d'être écoutés, mais personne ne fait confiance au processus de l'ONÉ, qui continue de nous laisser croire que l’avenir énergétique du Canada est entre bonnes mains alors que les faits nous montrent clairement le contraire », a déclaré Marc Édouard Joubert, président du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain. Le premier ministre Trudeau a reconnu que l'Office national de l'énergie doit être remanié pour que ses décisions soient considérées comme justes et impartiales. Malgré cela, il permet à l'ONÉ d'examiner les deux grands projets d'oléoducs avant même que la réforme ait été réalisée. L'opposition à Énergie Est est forte et augmente sans cesse dans toutes les régions du Canada, particulièrement au Québec. Plus de la moitié de la population du Québec et 300 municipalités de cette province, dont la Communauté métropolitaine de Montréal représentant 3,8 millions d'habitants, s’y opposent. L'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador a également rejeté ce projet. En Colombie-Britannique, 91 pour cent des intervenants lors des réunions publiques sur Kinder Morgan a dit non à l'expansion du pipeline, tandis que 17 Premières Nations et 21 municipalités, y compris les maires des plus grandes villes de la province, s’objectent à ce projet. « Le gouvernement Trudeau a mis en place un processus transitoire précipité pour étudier Kinder Morgan et Énergie Est afin de pallier à ce qu’il reconnaît lui-même comme un processus vicié. Or, clairement, ce processus transitoire est un échec puisqu’il ne permet pas un examen impartial des projets d’oléoducs. Toutes les démarches d’évaluation en cours doivent donc être suspendues tant qu’une réforme complète n’aura pas été faite. Sans cela, aucune décision prise par cet organisme ne pourra être considérée comme crédible », selon Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
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Pour information :André Bélisle, président de l’Association québécoise contre la pollution atmosphérique, 418 390-2367Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, 514 594-1221Marc Édouard Joubert, président du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, 514 226-1282Christian Simard, directeur général de Nature Québec, 418 928-1150