C’est pourtant ce que le gouvernement continue de faire avec le dépôt, le 31 octobre dernier, du Projet de loi 150 (
Loi concernant principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions des discours sur le budget du 17 mars 2016 et du 28 mars 2017) qui transformerait le Fonds Capital Mines Hydrocarbures en Fonds Capital Mines Énergie sans pour autant lui retirer le mandat d’acquérir des participations dans des sociétés de production de pétrole et de gaz au Québec et en élargissant même l’éventail d’activités liées aux hydrocarbures admissibles à du financement par ce Fonds.Le Front commun (qui regroupe plus de 60 organisations environnementales, syndicales et citoyennes au Québec) réclame que le gouvernement du Québec désinvestisse des hydrocarbures et finance une transition juste et immédiate vers une économie durable d'où l'exigence, entre autres, de ne plus financer la filière des hydrocarbures à partir d’Investissement Québec, que ce soit par l’entremise des fonds propres de Ressources Québec ou du Fonds Capital Mines Énergie, du Fonds vert, d’avantages fiscaux ou de toute autre source de financement public.«
Nous nous réjouissons que le secteur des énergies renouvelables ait maintenant accès au Fonds Capital Mines Énergie d’Investissement Québec, mais il nous semble tout à fait incohérent que le gouvernement continue en même temps à utiliser l’argent public pour aider les compagnies à explorer ou exploiter le pétrole et le gaz au Québec », a déclaré Christian Simard, directeur général de Nature Québec.Selon
la politique d’investissement en vigueur, un minimum de 200 millions de dollars du Fonds Capital Mines Énergie doit être consacré à des projets d'investissement dans le secteur des énergies fossiles, notamment le gaz naturel, alors que ce combustible contribue au moins autant que le mazout ou le diesel au réchauffement climatique.La sortie du Front commun survient alors que se déroule la 23e Conférence des Nations unies sur le climat à Bonn et que le gouvernement du Québec propose de nouveaux projets de règlements donnant le feu vert à l’exploration et à l’exploitation du pétrole et du gaz au Québec.«
Financer les hydrocarbures contribue à augmenter le réchauffement climatique. Le gouvernement a une responsabilité envers la population de réduire les effets du réchauffement climatique. La FTQ l’invite dès maintenant à ouvrir un dialogue avec tous les acteurs de la société pour dessiner ensemble une transition juste pour les travailleurs et les travailleuses, ainsi que leur communauté », a souligné Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ.Le Front commun souligne qu’Investissement Québec doit être un levier pour aider le Québec à atteindre ses cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre et non un poids qui le tire vers le bas. «
Les Québécois attendent une cohérence de la part de leur gouvernement. Leur argent doit servir à soutenir des entreprises qui proposent des solutions d’avenir visant par exemple à décarboniser le transport des personnes et des marchandises, à construire des bâtiments autonomes, à implanter des circuits courts de distribution des denrées alimentaires ou à produire des énergies à 100 % renouvelables », a ajouté Carole Dupuis, coordonnatrice générale du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec.Selon Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada, «
le respect de l’Accord de Paris exige que les institutions publiques et privées cessent de souffler sur les braises de la crise climatique en investissant dans les hydrocarbures et qu’elles favorisent plutôt les solutions permettant de diminuer notre dépendance au pétrole et au gaz. Le gouvernement Couillard doit cesser de dire une chose et de faire son contraire. Financer les hydrocarbures est incompatible avec les objectifs climatiques du Québec et va à l’encontre de la volonté d’une vaste majorité de la population.»
Le Front commun rappelle qu’un sondage Som réalisé à l’automne 2016 a révélé que 67 % des Québécois s'objecte à ce que le gouvernement du Québec injecte des fonds publics dans des compagnies privées pour faire de la recherche et de la production de pétrole et de gaz au Québec. « Plutôt que de respecter les aspirations de la population, le gouvernement Couillard persiste et signe par ce projet de loi son préjugé favorable envers l’extraction de pétrole et de gaz au Québec. Comment le gouvernement peut-il prétendre protéger les parcs et réserves fauniques du Québec de l’exploitation des hydrocarbures alors qu’il s’apprête à investir des fonds publics pour financer des projets de forages pétroliers et gaziers? Il faut que ça cesse », a renchéri Christian Daigle président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).
« Alors qu'on apprenait la semaine dernière que les émissions de CO2 sont reparties à la hausse après trois ans de stabilité, il devient clair qu'il n'y a plus aucune place pour l'incohérence politique des états. Nous devons accélérer la transition. Les membres du Front commun pour la transition énergétique seront là pour y veiller tout en s'assurant que cette dernière soit juste, soutenable et solidaire pour tous », a conclu Anne-Céline Guyon, coordonnatrice du Front commun pour la transition énergétique.
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Pour d'autres informations:
Anne-Céline Guyon, coordonnatrice, Front commun pour la transition énergétique,
581 989-0815
Patrick Bonin, Greenpeace Canada, 514 594-1221
Carole Dupuis, Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, 438 884-8220
Patrick Rondeau, FTQ, 514 797-2513
Louis-Joseph Saucier, SFPQ, 418 623-2424, poste 222
Christian Simard, Nature Québec, 581 307-8613