Eau potable : des groupes exigent la divulgation des plans de mesures d’urgence pour l’oléoduc d’Enbridge

Montréal, le 27 mai 2016 – Plusieurs groupes environnementaux et citoyens interpellent la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ainsi que les gouvernements du Québec et du Canada pour qu’ils publient sans tarder les plans de mesures d’urgence de la compagnie Enbridge en cas de déversement d’hydrocarbures en provenance de son oléoduc 9B qui parcourt la grande région de Montréal. Les groupes ont fait cette demande au lendemain de la sérieuse mise en garde servie par les enseignants(es) du Centre national de formation en traitement de l'eau (CNFTE) selon qui, “en cas de déversement majeur [d’hydrocarbures], il n'y a aucun plan B pour 23 des 26 stations de production d’eau potable de la région métropolitaine car elles ne pourront compter sur aucune prise d'eau alternative. À la suite d’un déversement, à l'approche des hydrocarbures, les stations fermeront leur prises d'eau pour éviter la contamination. Une fois les réserves d'eau épuisées - ce qui prendrait 12 à 16 heures - il n'y aura que deux options pour les responsables des stations : remettre en marche la production et distribuer une eau non conforme ou arrêter complètement la distribution.” Pour les groupes, il est évident que les conclusions du CNFTE s’appliquent également dans le cas d’un déversement éventuel de l’oléoduc 9B d’Enbridge remis en fonction en décembre 2015 et qui traverse la rivière des Outaouais en amont de Montréal. Par conséquent, l’eau potable d’une bonne partie de la population de Montréal, de Laval, de la Rive-Nord et de la Rive-Sud de Montréal est à risque en cas de fuite de ce pipeline transportant également du pétrole lourd des sables bitumineux.Les enseignants du CNFTE rappellent qu’après le déversement de pétrole dans le Lac-Mégantic en 2013, la ville de Lévis a dû fermer une prise d’eau pendant 74 jours. Ils estiment que si un déversement d’importance se produisait en amont de Montréal, il pourrait être nécessaire d’envisager l’évacuation de la ville car 23 des 26 stations de la région n’ont pas accès à une source d’eau potable de rechange. « Ce scénario catastrophique s’applique à tout déversement important d’hydrocarbures, qu’il provienne de la ligne 9B ou de l’éventuel pipeline Énergie Est », a relevé Carole Dupuis du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ).Selon les groupes, s’il n’y a pas de plan B pour l’approvisionnement en eau potable de la grande région de Montréal en cas de déversement de l’oléoduc Énergie Est de TransCanada, il n’y en a pas plus pour le vieux pipeline de 40 ans d’Enbridge déjà en fonction. “Les sources d’eau potable de millions de personnes sont en jeu. Les gouvernements et l’entreprise doivent publier immédiatement les plans de mesures d’urgence pour l’oléoduc 9B” a souligné Martine Chatelain de Eau Secours! La Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau.Les groupes soulignent également qu’Enbridge mène actuellement des excavations à Terrebonne pour vérifier l’état de la canalisation 9B. Selon Christian Foisy des Citoyens au Courant, “ces excavations annoncées après l'obtention du feu vert par l’Office national de l’énergie (ONÉ) pour l’inversion du pipeline indiquent que le pipeline n'a pas passé le véritable test d'intégrité. Nous avons fait valoir que l'évaluation de ce projet par l’ONÉ a été déficiente et que ce dernier a choisi de privilégier l'intérêt des pétrolières et de prendre des risques avec notre eau potable”.“L’inversion de ce vieux pipeline pour permettre le transport de pétrole lourd issu des sables bitumineux jusqu’à Montréal n’aurait jamais dû être autorisée par les gouvernements, a mentionné Patrick Bonin de Greenpeace. L’accès à l’eau potable de millions de personnes est menacé et les gouvernements doivent démontrer hors de tout doute qu’ils s’affairent à protéger le bien commun et non les profits des pétrolières.”Les groupes demandent également que des systèmes de détection de la présence d’hydrocarbures dans l’eau soient installés rapidement en amont de toutes les stations de traitement des eaux, et ce, aux frais de la compagnie.“Pour assurer la protection du fleuve Saint-Laurent, des 800 cours d’eau menacés par ce projet et les sources d’eau potable de près de la moitié des Québécois(es), le gouvernement du Québec doit aussi empêcher la venue du nouvel oléoduc Énergie Est et fermer le pipeline 9B d’Enbridge” a conclu Christian Simard de Nature Québec.

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Renseignements : Martine Chatelain, Eau Secours!, 514 771-5529, chatelain.m@hotmail.comPatrick Bonin, Greenpeace Canada, 514 594-1221, pbonin@greenpeace.orgChristian Foisy, Citoyens au Courant, 450 510-0869, chfoisy@yahoo.comSignataires : Action Environnement Basses LaurentidesAlerte Pétrole Rive-SudAlternativesAssociation madelinienne pour la sécurité énergétique et environnementaleAssociation québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)Centre de ressources sur la non-violence (CRNV)Citoyens au CourantCoalition vigilance oléoducs CoVOComité des Citoyens et Citoyennes pour la Protection de l’Environnement Maskoutain Comité de vigilance environnementale de l’Est de MontréalConvoi-citoyenEau Secours! Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eauENvironnement JEUnesseFondation David SuzukiFondation RivièresGreenpeace CanadaMarche des peuples pour la Terre MèreMontréal pour tousMur de femmes contre les oléoducs et les sables bitumineuxNature QuébecNON à une marée noire dans le Saint-LaurentProspérité Sans PétroleRegroupement citoyen contre les bitumineux et pour le développement durableRegroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ)Stop Oléoduc Capitale NationaleStop oléoduc Portneuf Saint-AugustinSTOP oléoduc Montmagny-L’Islet

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