Forages pétroliers et gaziers : le gouvernement Legault ne doit pas céder aux pressions des lobbyistes

Le Front commun pour la transition énergétique, le Pacte pour la Transition, Greenpeace Canada et plusieurs autres groupes dont le RVHQ, ont uni leurs voix pour demander au Premier Ministre François Legault de ne pas céder aux pressions des compagnies qui tentent de faire lever l'interdiction de la fracturation du schiste, la formation rocheuse riche en gaz très répandue dans les basses-terres du Saint-Laurent, ainsi que l’interdiction des forages dans trois baies emblématiques de la Gaspésie.Ces restrictions font partie des règlements d'application de la Loi sur les hydrocarbures qui ont pris effet le 20 septembre 2018. En novembre dernier, Questerre Energy s’était tournée vers les tribunaux pour en obtenir l’abolition mais on a appris hier que la gazière albertaine a récemment demandé et obtenu la suspension des procédures.Des concessions en voie de négociation?« Questerre a-t-elle renoncé à l’action en justice parce qu’elle s'attend à des concessions de la part du gouvernement?, s’interroge André Bélisle de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. C’est un scénario plausible et troublant quand on sait que les lobbyistes de la gazière sont très actifs à Québec et dans les régions ciblées ces temps-ci. »Une recherche dans le Registre des lobbyistes du Québec révèle en effet que deux compagnies du secteur des énergies fossiles, Questerre Energy et Utica Resources Inc., sont engagées dans des démarches visant à faire modifier les règlements de la Loi sur les hydrocarbures. Les mandats inscrits au Registre précisent que le président de Questerre Energy, Michael Binnion, le porte-parole de l’Association pétrolière et gazière du Québec, Éric Tétrault, le porte-parole d’Utica Resources, Mario Lévesque et leurs collaborateurs ont pour mission de cibler des élus municipaux, des ministres et leurs fonctionnaires et même le Premier Ministre dans l’espoir de les influencer en leur faveur.« Les citoyens qui pourraient se retrouver avec ces projets dans leur environnement n'ont pas accès, eux, au Premier Ministre pour lui rappeler que l'acceptabilité sociale n'est pas là, s’indigne Patrick Bonin de Greenpeace Canada. Même si leur eau, leur air, leur santé, leurs paysages et leur qualité de vie sont menacés, ils ne sont pas informés de ce qui se discute entre l’industrie et les décideurs publics derrière des portes closes. Nous demandons à Monsieur Legault de dire clairement qu’il a l’intention de maintenir les restrictions et même de les augmenter. »Les Baies gaspésiennes dans la mire des pétrolièresDans son action en justice, Questerre visait entre autres le retrait de l'interdiction des forages dans la baie de Gaspé, la baie des Chaleurs et la baie de la Malbaie. « L'idée de forer et fracturer ces baies grandioses est grotesque. En plus, Questerre n’a même pas de permis en Gaspésie : pour qui travaille-t-elle?  » demande Pascal Bergeron, du groupe gaspésien Environnement Vert Plus.Sortir des hydrocarburesSelon Carole Dupuis, du Mouvement écocitoyen UNEplanète, le Québec doit tourner le dos à l’extraction pétrolière et gazière une bonne fois pour toutes. « L’urgence climatique exige que nous ayons diminué nos émissions de CO2 d’au moins 50 % d’ici 2030 et d'avoir atteint la neutralité carbone bien avant 2050, souligne-t-elle. L’extraction de pétrole et de gaz en sol québécois n’a aucune place dans un scénario de réussite de cette transition ».« La fausse distinction entre pétrole et gaz, qu’on tente de créer artificiellement en prétendant que l’un est sale et l’autre propre, ne tient pas la route.  La notion de "gaz propre" que Questerre avance pour justifier ses projets de fracturation, dans la Forêt seigneuriale de Joly et ailleurs, ne fonctionne pas non plus. Qu’il s’agisse de gaz de schiste produit dans l'Ouest ou extrait ici, on a toujours affaire à du gaz fossile aux multiples impacts sur le climat, sur l’air et sur l’eau. Gaz de schiste ou GNL, c’est noir bonnet ou bonnet noir », a pour sa part déclaré Christian Simard de Nature Québec.« L’électricité propre et renouvelable à 100 % fait la fierté des Québécois, conclut Dominic Champagne, porte-parole et instigateur du Pacte pour la Transition. Laissons les énergies fossiles aux dinosaures et poursuivons plutôt dans la voie que nous avons choisie.  Le Québec a tout ce qu’il faut pour devenir une plaque tournante incontournable en solutions énergétiques de l’avenir. »SIGNATAIRESDominic Champagne, Le Pacte pour la TransitionPatrick Bonin, Greenpeace CanadaOdette Sarrazin, Regroupement vigilance hydrocarbures QuébecFrançois Geoffroy, La Planète s'invite au ParlementAlain Marois, Fédération autonome de l’enseignementAnouk Nadeau-Farley, Fondation Coule pas chez nousÉric Ferland, Groupe ÉCOSPHÈREChristian Simard, Nature QuébecAndré Bélisle, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphériqueMichel Jetté, Groupe mobilisationCarole Dupuis, Mouvement écocitoyen UNEplanètePascal Bergeron, Environnement Vert PlusCėline Lachapelle, Action Environnement Basses LaurentidesMatthew Chapman, Coalition Climat MontréalAndré-Yanne Parent, Projet de la réalité climatique CanadaBenoit St-Hilaire, Prospérité Sans PétroleAlexandre Thibodeau, Déclarations ClimatiquesHélène Boily, Transition Capitale-nationaleMartin Poirier, NON à une marée noire dans le Saint-LaurentDenise Laprise, Montmagny en transition  

Précédent
Précédent

Dossier chaud : construction du méga pipeline Trans Mountain

Suivant
Suivant

Une filiale d’Énergir en procès au Vermont