Gaz de schiste et Questerre : où est votre transparence, monsieur Legault?

Madame Katherine Massam, de Très-Saint-Rédempteur, met en lumière la relation entre le Gouvernement du Québec actuel et la compagnie albertaine Questerre Energy inc. qui veut extraire du gaz de schiste dans la Vallée du St-Laurent. Elle s’interroge sur cette relation et une éventuelle reprise des forages au Québec. 

Gaz de schiste et Questerre  : où est votre transparence, monsieur Legault?

Une relation troublante se développe entre le gouvernement de François Legault et la compagnie albertaine Questerre Energy Inc. qui veut extraire du gaz de schiste au Québec.François Legault s’est déjà déclaré en faveur de l’extraction des hydrocarbures au Québec. Cela veut dire pétrole et gaz de schiste car il n’y a pas de ressources fossiles qu’on peut extraire de façon conventionnelle au Québec. Le sous-sol de la vallée du Saint-Laurent est riche en schiste, mais c’est aussi la région la plus peuplée et la plus favorable à l’agriculture de la province.La compagnie albertaine Questerre Energy Inc. s’intéresse depuis longtemps à l’extraction des hydrocarbures dans le schiste au Québec. Elle détient de nombreux permis d’exploration dans les basses terres du Saint-Laurent. Son PDG, Michael Binnion, a déjà dit qu’il aimerait creuser 10 000 puits entre Montréal et Québec. Cet homme qui a collaboré avec le Parti conservateur du Canada sur le développement de sa politique environnementale est connu pour son climato-scepticisme.En effet, les événements récents portent à croire que le développement du gaz de schiste se prépare sournoisement entre un gouvernement qui y est favorable et un évangéliste de l’industrie, Michael Binnion, et ce, malgré les déclarations de François Legault affirmant qu’il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste tant que l’acceptabilité sociale ne sera pas au rendez-vous. Notons que l’acceptabilité sociale semble être le seul frein pour le gouvernement caquiste.Vous rappelez-vous le projet de loi 106 sur les hydrocarbures, adopté sous le bâillon en décembre 2016 par le gouvernement libéral du Québec, malgré l’opposition citoyenne et municipale? Cette loi semblait donner carte blanche aux compagnies pour forer partout au Québec sans consulter les municipalités et en faisant fi de leur juridiction sur l’eau potable. La loi permet l’expropriation des citoyens et contient de nombreux éléments très inquiétants.En juin 2018, en réaction à la pression des élus municipaux et des citoyens, le gouvernement Couillard a voté un règlement interdisant la fracturation dans le schiste, dans les lacs et les rivières et dans la vallée du Saint-Laurent. Quatre mois plus tard, en octobre, Questerre Energy Inc. lançait une poursuite contre le gouvernement du Québec demandant l’annulation des règlements qui l’empêchaient de poursuivre ses projets de fracturation dans la vallée du Saint-Laurent. La CAQ a été élue au même moment, en octobre 2018.Et hop! En avril 2019 Questerre a annoncé une suspension de la procédure légale et depuis, des discussions entre la compagnie et le gouvernement du Québec se poursuivent à huis clos. Puis, en décembre 2019, le gouvernement caquiste embauche Alain Sans Cartier, jusque-là administrateur chez Questerre, à un poste stratégique au Conseil exécutif du gouvernement du Québec.Ça commence à sentir fort le gaz, cette affaire! Pourquoi Alain Sans Cartier a-il été embauché et quel est son rôle au sein du Conseil exécutif du gouvernement du Québec? Quelle est la position du gouvernement du Québec sur le développement des hydrocarbures au Québec dans le contexte du plan de lutte contre les changements climatiques? Pour le moment, le gouvernement ne semble pas vouloir donner de réponses claires à ces questions.Il faut ajouter qu’il existe une faille légale par laquelle le gouvernement et Questerre pourraient trouver une façon de permettre la fracturation au Québec. D’un côté, les règlements du ministère de l’Énergie et des Ressources Naturelles (MERN) votés par le gouvernement Couillard en juin pour appliquer la loi 106 interdisent la fracturation dans le schiste, les lacs et rivières et la vallée du Saint-Laurent. De l’autre côté, la Loi sur la qualité de l’environnement du ministère de l’Environnement permet la fracturation.Est-ce que Questerre, avec la collaboration du gouvernement Legault, est en train de chercher une façon de contourner les règlements de la loi 106 pour se ranger sous la Loi sur la qualité de l’environnement qui est beaucoup plus souple? Il est clair que depuis longtemps, Questerre essaie de changer la perception des Québécois face au gaz de schiste, utilisant des termes comme le gaz propre. Mais les Québécois ne seront pas dupes.En ce temps de lutte contre la COVID-19, le gouvernement de François Legault vante sa transparence. Pourquoi n’est-il pas aussi transparent dans le dossier du gaz de schiste? La crise climatique est une réalité, que la pandémie rend encore plus évidente. Si le gouvernement du Québec persiste à soutenir les pétrolières et les gazières au lieu d’avancer vers la transition énergétique nécessaire, les citoyens, eux, seront transparents, et diront NON à l’exploitation des hydrocarbures fossiles au Québec.Katherine Massem, Très-St-RédempteurD’autres sources :https://www.ledevoir.com/opinion/lettres/427574/francois-legault-et-le-gaz-de-schistehttps://www.journaldequebec.com/2018/10/24/legault-ouvert-a-relancer-lexploration-des-hydrocarbureshttps://www.lapresse.ca/environnement/economie/201702/15/01-5069844-gaz-de-schiste-dans-la-vallee-du-saint-laurent-questerre-veut-calmer-le-jeu.phphttps://www.journalexpress.ca/2020/03/12/questerre-energy-veut-relancer-lexploitation-des-gaz-de-schiste-chez-nous-tribune-libre/https://www.lesoleil.com/actualite/environnement/projet-de-gaz-propre-de-questerre-le-pq-et-les-ecologistes-alarmes-4518cd9ecdbd97b5075facdf493045d1 

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