La grande Expropriation!
M. Claude St-Jarre de Boucherville traite par l'humour les risques d'expropriation dont nous menacent les dispositions du projet de loi 106.
La grande Expropriation!
Vingt-et-un février 2017 : Le Devoir annonce qu’on vient de trouver du gaz de schiste sous l’UQAM à Montréal et l’UQTR à Trois-Rivières. Quel hasard, les deux campus en même temps! Vingt-deux février : Le Devoir annonce que le gouvernement expropriera l’Université du Québec si elle n’accepte pas de se vendre, pour qu’une exploitation de ce gaz se fasse sans problèmes. Quatorze mars 2017 : Cette fois, le nouveau CHUM reçoit un avis d’expropriation pour permettre l’exploitation de pétrole de schiste. Huit avril 2017 : Incroyable mais vrai, annonce Le Devoir : du gaz de schiste a été découvert sous le Parlement du Québec, et le Premier Ministre est dans l’embarras, à la lecture de l’avis d’expropriation du bâtiment et du terrain. Le Premier Ministre Couillard a demandé l’aide de la Présidente des États-Unis, Hillary Clinton, et il la presse d’intervenir, mais elle n’a pas le pouvoir d’annuler l’ordre d’expropriation obtenu par une multinationale dont le nom reste nébuleux. « Ici RDI. Nous apprenons une nouvelle époustouflante d’étrangeté mais pourtant vraie : un tronçon de 65 kilomètres de l’autoroute 15 a été exproprié parce que son sous-sol recèle de précieux combustibles fossiles. Le ministère des Transports a demandé au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles de ménager ses transports, mais à part quelques rires perdus, aucune décision d’annulation n’a transpiré. Une nouvelle route de terre sera construite de toute urgence, avec études préalables qui prouveront l’absence d’énergie emmagasinée sous forme fossile, afin de fournir en gaz liquéfié ou non les mines d’Abitibi et de servir la mise en œuvre du Plan Nord et ainsi permettre à Investissement Québec un retour sur ses investissements, pourtant faits secrètement. » Onde de choc, et fruit de la stratégie du choci : le parc Lafontaine est exproprié, mais l’hôpital Notre-Dame ne l’est pas, même si les forages par fracturation au-dessous du parc Lafontaine passent sous l’hôpital. Lafontaine, d’ailleurs, se retourne en colère dans sa tombe. Peut-on déranger les morts en toute impunité? Les Amérindiens en doutent et Serge Bouchard opine. Observons la suite des choses calmement, non sans nous procurer de l’eau de la source la plus proche, en espérant qu’elle n’est pas encore contaminée. Assistons-nous au retour – laïc cette fois – de l’idée chrétienne : « Seigneur, que ta volonté soit faite, et non la mienne? » Attention à nous : si nous associons cette ordonnance chrétienne au duo qui l’accompagnait, la vénération de l’oubli de soi et l’interdiction de juger, alors nous sommes faits. Duplessis ne vendait-il pas le minerai de fer un sous la tonne, alors que ces principes despotiques et hypnotiques nous verrouillaient l’esprit et nous préparaient religieusement à la soumission politique? La bataille des Plaines d’Abraham continue. Wolfe brûle tout sur son passage, mais plus subtilement. Quelques restaurants continuent de diffuser de la musique anglophone, comme par exemple, à Kamouraska, mais certains se remettent à la musique québécoise. La chanson qui se retrouve au sommet des préférences est : « Entre deux joints » de Robert Charlebois, avec Pierre Bourgault aux paroles. Conseil aux lecteurs et lectrices : lisez-en les paroles…iiClaude Saint-JarreBouchervilleLe 8 août 2016