Le mirage du Projet Mauricie, ou l’art du greenwashing industriel

M. Dany Janvier, de St-Adelphe, répond à Éric Gauthier, chef de la direction de TES Canada, qui tente de présenter le Projet Mauricie comme une initiative bénéfique pour le Québec. Derrière ce discours se cache en réalité un exemple flagrant de greenwashing industriel, visant à privatiser nos ressources au profit d’intérêts étrangers.

Le mirage du Projet Mauricie, ou l’art du greenwashing industriel

Réponse à Éric Gauthier Chef de la direction et Lobbyiste pour TES Canada

Le texte d’Éric Gauthier, président et chef de la direction de TES Canada, est une parfaite démonstration du greenwashing industriel : un habillage vert pour masquer un projet fondamentalement nuisible à l’environnement, à l’économie locale et à notre autonomie énergétique réelle. Décryptons ensemble cette tentative grossière de vendre aux Québécois un projet conçu avant tout pour enrichir des multinationales.

Un projet profondément québécois… ou profondément opportuniste ?

M. Gauthier affirme que le Projet Mauricie est « profondément québécois ». Pourtant, TES Canada n’est qu’une filiale d’une entreprise dont le siège social est situé à Schiphol, aux Pays-Bas, et qui cherche avant tout à exploiter nos ressources pour alimenter un marché international. Ce projet ne vise en rien à renforcer notre autonomie énergétique, mais plutôt à exporter de l’hydrogène vert, une technologie dont l’efficacité et la viabilité restent largement contestées.

Ironie du sort, une multinationale étrangère tente de nous vendre son projet en usurpant le nom de notre collectif : « C’est une occasion d’être toujours plus maîtres chez nous ». On aura tout vu !

Pire encore, TES Canada tente de brouiller encore davantage les cartes en changeant son nom : d’abord TES Canada, puis TES Mauricie, ou simplement « Projet Mauricie ». Une tentative grossière pour masquer ses véritables intentions. Projet Mauricie ? Plutôt « Projet d’assaut sur la Mauricie »

Des chiffres gonflés et un modèle économique douteux

Les chiffres avancés par TES Canada relèvent davantage du marketing que de la réalité économique. 5,6 milliards de dollars en retombées économiques ? Plus de 4 300 emplois ? Ces projections ne sont basées sur aucune étude indépendante et omettent surtout les coûts environnementaux et sociaux majeurs.

M. Gauthier prétend enrichir le Québec, mais en réalité, il propose de privatiser notre électricité et d’envoyer les profits à des dirigeants milliardaires, plutôt que de faire bénéficier Hydro-Québec, notre véritable levier économique collectif. Au lieu d’engraisser les coffres d’Hydro-Québec, qui redistribue ses revenus aux Québécois et finance nos infrastructures publiques, ce projet siphonnerait nos ressources naturelles pour maximiser les rendements d’intérêts privés.

De plus, il est naïf de croire que ce projet pourrait être un rempart économique contre la guerre tarifaire américaine. TES Canada prétend que l’incertitude économique des États-Unis justifie de nous lancer dans une filière hasardeuse et coûteuse, alors même que l’hydrogène vert n’a pas encore prouvé sa rentabilité sans subventions massives. On tente ici de faire croire aux Québécois qu’ils doivent se lancer dans l’inconnu pour compenser l’instabilité d’un partenaire commercial de longue date.

Un projet qui menace l’environnement et les communautés locales

Si ce projet était réellement conçu pour le bien du Québec, pourquoi est-il rejeté par tant de citoyens et d’experts en environnement ? L’hydrogène vert est loin d’être la panacée qu’on nous vend. Sa production nécessite d’énormes quantités d’électricité et d’eau, ce qui engendre des pressions sur nos ressources naturelles et un impact environnemental sous-estimé.

De plus, les MRC de Mékinac et des Chenaux risquent de payer un lourd tribut : expropriations, destruction de terres agricoles, industrialisation forcée de milieux naturels. TES Canada parle de 240 millions de dollars en compensations sur 20 ans, mais ces sommes ne suffisent pas à réparer les dégâts irréversibles qu’un tel projet engendrerait sur l’écosystème et la qualité de vie des résidents. Un « dynamisme économique » basé sur la destruction de notre territoire est un leurre.

Un avenir collectif ? Non, un cadeau aux multinationales

Enfin, TES Canada tente de nous faire croire que ce projet est un investissement pour notre avenir collectif. En réalité, il s’agit d’une opération massive de privatisation des ressources québécoises, au bénéfice d’intérêts étrangers. Un véritable développement économique durable passerait par des investissements dans les énergies réellement propres et adaptées à notre contexte, comme l’efficacité énergétique, l’éolien ou la biomasse locale.

Dire non au Projet Mauricie, c’est refuser de tomber dans le piège des grandes promesses sans fondement. C’est protéger notre territoire, notre eau et notre autonomie énergétique contre un modèle qui profite aux multinationales bien plus qu’aux citoyens du Québec.


Dany Janvier, citoyen de St-Adelphe dans Mékinac,

Contre la Privatisation du vent et du soleil dans Mékinac Des Chenaux, RVÉQ

Toujours Maîtres Chez Nous,

Suivant
Suivant

Encore une fois, NON aux énergies fossiles!