Le Québec, un asile pour chasseurs d’énergies fossiles

M. Albert Geuzaine critique vertement les projets de loi sur la qualité de l’environnement (loi 102) et sur les hydrocarbures (loi 106) et leurs conséquences qui vont dans le sens opposé à la réduction des gaz à effet de serre et à la transition vers les énergies durables et renouvelables.

Le Québec, un asile pour chasseurs d’énergies fossiles

Les Québécois et les Québécoises doivent être avisés que le gouvernement du Québec est à transformer, sans délai, le Québec en une place libre de toute contrainte citoyenne et législative à la seule fin de permettre l’exploitation extensive des énergies fossiles qui se trouveraient en quelque lieu que ce soit dans les profondeurs du sous-sol de son territoire.

De fait, il vient de déposer le 7 juin 2016, le projet de loi 102 modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement (LQE) et le projet de loi 106 couvrant la mise en œuvre de la Politique énergétique 2030. Ainsi, le gouvernement modifie des dispositions législatives qui instaurent la transition énergétique du Québec, modifie la Loi sur la Régie de l'énergie et édicte la Loi sur les hydrocarbures.

Avec ces projets de loi, le gouvernement confirme ses intentions de réduire le Québec à un asile doté de comptoirs expressément institués pour le seul bénéfice de colonisateurs de tout acabit que sont les exploitants en énergies fossiles locaux ou étrangers, nains et géants.

«Le sous-sol, comme le sol, était à la nation: seul un privilège odieux en assurait le monopole à des Compagnies». (Zola, Germinal, 1885, p. 1379)

Ce qui était pressenti s’est réalisé: une autre volteface du premier ministre en fin de session parlementaire. Le masque verdâtre porté à la COP21 est jeté bas. Ainsi en témoignent les deux projets de loi déposés avant les vacances: deux cerises sur le sundae servi en dernière cène à la clôture de la session parlementaire aux apôtres de l’église dédiée aux hydrocarbures pour les nantis et à l’austérité pour les autres personnes. Comme aux sessions précédentes, ces fines agapes partisanes ne laissent que mieux transpirer les relents de graillon auxquels nous, citoyens et citoyennes, ne pouvons prendre goût.

Demain, la liberté de presse sera jugulée, privée de moyens pour démasquer les administrateurs qui abusent de leur pouvoir.

«La liberté de la presse, faite pour démasquer les administrateurs infidèles, les mandataires vendus, les lâches prévaricateurs». (Marat, Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, p. 143)

La partie finale n’est ni jouée, ni gagnée. Les citoyens en décideront. Des regroupements de vigilance, comme le RVHQ, militent pour qu’en fin de compte le Québec, à l’instar d’autres pays, devienne affranchi des énergies fossiles. Le prochain automne s’annonce chaud, très chaud. Ainsi le présagent les multiples actions des unités militantes à travers le Québec.

Albert Geuzaine, Verchères  

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