Les amis de qui?
Un texte qui commente la campagne publicitaire des "Amis de la science", un organisme climatosceptique albertain.
Les amis de qui ?L’année 2014 a été celle où les « Amis de la science » ou « Friends of science (1) » sont arrivés au Québec (2-3-4). Ce regroupement de climato négationnistes (5) utilise des outils de marketing pour promouvoir l’idée selon laquelle les changements climatiques ne sont pas le résultat des activités humaines. Pourtant, depuis 1990, le GIEC a déposé cinq rapports s’appuyant sur des milliers d’analyses scientifiques qui démontrent le contraire avec 95 % de certitude! La NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) et la NASA ont démontré les mêmes faits observables et mesurables. La science n’est pas une question de croyance, mais de faits et de méthodologie...« Friends of science » est un faux mouvement citoyen conçu expressément pour contrebalancer l’opinion publique et entraîner pousser les gens à l’inaction. Cette stratégie de relations publiques se nomme « astroturfing » (6-7-8-9) et est répandue aux États-Unis... Le Québec était à l’abri de cette désinformation en raison entre autres de la barrière de la langue. Mais c’est aussi la faible présence de la grande l’industrie pétrolière qui nous a tenus à l’écart de ces campagnes de désinformation. Le réveil est brutal. La vigilance citoyenne est de mise.L’entreprise TransCanada affirme ne pas être derrière ce mouvement (10). Mais le synchronisme avec les campagnes démagogiques du projet Énergie Est, donne l’impression d’une étrange coïncidence. En analysant les affirmations de « Friends of science », on se rend rapidement compte qu’ils usent de sophismes (11) « à la corde », tentant de rendre leurs affirmations crédibles pour semer le doute et tromper la population concernant l’origine des changements climatiques.Le regroupement « Friends of science » dispose de moyens financiers considérables, parfois supérieurs à ceux des scientifiques, même s’ilaffirme le contraire (12). Chacun des mots qu’il utilise est choisi avec soin et pesé afin de faire avaler la désinformation plus facilement. Nous sommes en droit de douter des intérêts que sert cette organisation qui a été fondée en 2002 et qui est basée à Calgary en Alberta.Sachez que les scientifiques ne font pas la publicité de leurs découvertes, ils n’ont pas besoin de ce genre d’idioties pour financer leurs recherches. Malheureusement, le désinvestissement des gouvernements dans la science laisse un trou dans les connaissances que ce genre de groupe tente rapidement de combler. Le savoir a horreur du vide, soit il faut comprendre, soit le mensonge s’installe, comme des moisissures.
J’invite d’ailleurs tous les gens à lire l’excellent livre de Normand Baillargeon « Petit cours d’autodéfense intellectuelle (13) » afin d’éviter les pièges scientifiques créés par des organisations telles que « Friends of science ». Daniel Pellerin1 http://www.friendsofscience.org2 http://quebec.huffingtonpost.ca/karel-mayrand/friends-of-science-publicite_b_6194374.htm3 http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/11/20/publicites-climato-sceptiques-montreal- rechauffement- climatique_n_6192064.htm4 http://www.lapresse.ca/le-quotidien/opinions/chronique/201412/26/01-4831049-de-la- fausse-confusion.php5 J’utilise ce terme plutôt que climatosceptique. Il n’y a rien de sceptique (un réflexe essentiel et encouragé en science) dans le raisonnement des friends of science, quand on fait de la science à l’envers (chercher les résultats qui confirment nos conclusions) le terme climatonégationniste devient beaucoup plus approprié.6 http://fr.wikipedia.org/wiki/Astroturfing7 http://www.desmogblog.com/astroturf-the-only-grass-that-withstands-toxic-friends-of-science8 http://www.nakedtranslations.com/fr/2011/astroturfing9 http://connection.ebscohost.com/c/excerpts/32815236/astroturfing-alberta10 http://www.journaldemontreal.com/2014/11/20/des-anti-kyoto-saffichent-au-quebec11 http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme12 http://www.airwaterland.ca/article.asp?id=147613 http://www.luxediteur.com/autodefenseintellectuelle