M. Binnion, mêlez-vous de vos affaires!
M. Gérard Montpetit est outré que M Binnion, président de l'APGQ, veux financer secrètement Québec Fier. Ce financement occulte serait-il contraire à l'esprit et à la lettre du mandat du DGE qui doit arbitrer des élections honnêtes?
M. Binnion, mêlez-vous de vos affaires!
« Michael Binnion, président de la pétrolière albertaine Questerre Energy et de l’Association pétrolière et gazière du Québec, a invité les entreprises de l’industrie à financer Québec Fier, un groupe qui cherche à faire tomber le gouvernement libéral le 1er octobre prochain » peut-on lire dans le Journal de Québec du 23 août.[1] Une entreprise d'ailleurs veut financer Québec Fier, un pendant d'Ontario Proud, un groupe d'extrême droite qui se vante d'avoir réussi à faire élire Doug Ford dans la province voisine. M. Binnion a-t-il l'ambition d'être « la filière russe d'une élection à la Trump »?[2] Moi qui croyais que « les élections clés en main » étaient une chose du passé!En septembre 2010, le magazine Maclean’s proclamait que le Québec était la province la plus corrompue.[3] Quelques années plus tard, après la Commission Charbonneau, ce même média disait que celle-ci « jetait un coup d'oeil sans complaisance sur la culture politique corrompue du Québec. »[4] Les forces vives du Québec se sont saignées à blanc pour extirper ce fléau! Quant au financement de Québec Fier, M. Binnion « refuse de commenter le financement, affirmant qu’il s’agit de questions privées.' Je ne vais pas répondre à cette question’ a-t-il dit.' »[1] Ce que j'ai compris de la Commission Charbonneau, c'est que le financement occulte des partis politiques est au cœur d'un système politique corrompu. Ce refus de M. Binnion d'être transparent au sujet du financement de Québec Fier indique-t-il qu'il veut revenir à la politique corrompue d'avant la Commission Charbonneau? Ainsi, la corruption et la collusion seraient des « questions privées »! Maclean's devrait peut-être réviser ses critères au sujet de la corruption!M. Binnion est le président de l'APGQ; donc il est logique qu'il appuie une formation politique favorable à cette industrie. Au Québec, il y a deux partis politiques qui sont favorables au développement des hydrocarbures : le PLQ et la CAQ. QS et le PQ sont contre. Comme les nouveaux amis de M. Binnion veulent faire tomber les libéraux, cela implique que les coups feutrés des alliés de l'industrie pétrolière au sein de Québec Fier seraient au profit de la CAQ. En effet, dans le programme de cette formation politique, on peut lire : « Au Québec, l’exploration et, éventuellement l’exploitation des ressources pétrolières et gazières de façon responsable pourront contribuer à l’enrichissement collectif. »[5]Depuis le 28 août, le site parle plutôt d' «Exploitation responsable de nos ressources naturelles» [6]Depuis la Commission Charbonneau, plusieurs politiciens et hommes d'affaires ont été dénoncés. On peut penser, entres autres, à M. Gilles Vaillancourt, ex-maire de Laval qui purge présentement une peine de prison; à Mme Nathalie Normandeau, ex-vice-première ministre, qui fait face à des accusations; à M. Dan Gagnier, chef de cabinet de l'ex-premier ministre Jean Charest et ex-coprésident du PLC, qui a dû démissionner quelques jours avant les élections de 2015 à la suite de courriels compromettants adressés aux promoteurs d'Énergie Est; aux commissaires de l' ONÉ et à l'ancien premier ministre Charest qui ont tenu une rencontre secrète, ce qui est contraire aux règles d'éthique.[7] Après 15 ans de pouvoir, ça va mal pour le PLQ. On dit que les rats quittent un navire en train de couler. En appuyant la CAQ via Québec Fier, est-ce à dire que M. Binnion veut tenter de transférer son « aide financière » d'un parti à l'autre?En tant que dirigeant du lobby pétrolier, M. Binnion utilise tous les moyens pour convaincre les Québécois de le laisser exploiter nos hydrocarbures à son avantage. Quand la méthode douce ne fonctionne pas, il est prêt à utiliser le chantage à la péréquation comme dans une lettre ouverte d'avril 2013.[8] Il y affirme que le « gouvernement du Québec ressemble à un bénéficiaire de l'aide sociale. » Toutes les méthodes sont bonnes pour nous obliger à nous plier à ses désirs, même les poursuites judiciaires.[9]Comme le dit Richard Martineau, « nous valons plus que ça! »[10] Nous sommes fiers du Québec. C'est pourquoi les accusations de Maclean's sont si blessantes pour tous les Québécois honnêtes. Face aux manœuvres douteuses de personnages comme M. Binnion, certains s'inquiètent.[11]Nous refusons ces hydrocarbures ET la corruption du processus démocratique. A ce que je sache, M. Binnion est un citoyen de l'Alberta. Qu'il donne son opinion durant une élection dans cette province, c'est son droit! A contrario, il n'a aucun droit de le faire au Québec. Je suis trop respectueux des Albertains pour tenter d'influencer le résultat des élections de cette province, surtout en utilisant du financement occulte. Au président de l'APGQ, j'affirme que le choix de notre prochain gouvernement nous regarde. Pour l'inviter à enlever ses gros sabots de nos plates-bandes, je n'utiliserai pas une expression anglaise qui commence par la lettre « F », mais je lui dirai fermement : M. Binnion, mêlez-vous de vos affaires!Gérard Montpetitle 2 septembre, 20181]https://www.journaldequebec.com/2018/08/23/lindustrie-du-gaz-et-du-petrole-veut-influencer-la-campagne2] https://quebec.huffingtonpost.ca/2018/08/02/qui-est-derriere-la-page-facebook-quebec-fier_a_23494336/3] https://www.macleans.ca/news/canada/the-most-corrupt-province/4]https://www.macleans.ca/news/canada/quebecs-now-undeniable-corruption-crisis/5]https://coalitionavenirquebec.org/fr/orientations/6]https://www.msn.com/fr-ca/actualites/elections-provinciales-2018/la-caq-efface-les-mots-«-pétrole-»-et-«-gaz-de-schiste-»-de-son-programme/ar-BBML7NE7] https://www.nationalobserver.com/2016/08/10/opinion/heads-must-roll-neb-after-charest-affair8]http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201304/04/01-4637693-la-perequation-qui-nuit.php9] https://www.ledevoir.com/societe/environnement/534915/interdiction-de-la-fracturation-les-gazieres-veulent-poursuivre-quebec10] Journal de Montréal, édition-papier du 25 juillet, p.6. Chronique de Richard Martineau11]https://www.pourlatransitionenergetique.org/le-front-commun-pour-la-transition-energetique-sinquiete-de-limplication-de-lindustrie-petroliere-et-gaziere-dans-la-campagne-electorale-quebecoise/