Mémoire du RVHQ sur le projet de desserte en gaz naturel de la zone industrialo-portuaire de Saguenay
Le RVHQ a déposé son mémoire au BAPE sur le projet de desserte en gaz naturel de la zone industrialo-portuaire de Saguenay. Pour lire le mémoire, c'est ici. 20190805_Mémoire-Projet de desserte en gaz naturel-RVHQ
Conclusion
Le projet de desserte en gaz naturel de la zone industrialo-portuaire de Saguenay ne répond pas aux objectifs québécois de lutte aux changements climatique ni à l’esprit de la Loi québécoise sur le développement durable. En ce qui concerne la lutte aux changements climatiques et les gaz à effet de serre, le promoteur manque à son devoir de fournir des données reflétant les connaissances scientifiques actuelles sur les impacts de l’utilisation du gaz naturel.Les faits de science nous permettent de conclure que le projet d’Énergir n’offrira aucun avantage concurrentiel par rapport aux autres hydrocarbures et ne contribuera pas à diminuer les gaz à effet de serre. Au contraire, une nouvelle desserte en gaz devrait créer une dépendance à la consommation de gaz naturel dans la zone visée par le projet pendant plus d’une décennie, ce qui va à l’encontre des objectifs québécois de lutte aux changements climatiques. Le projet contrevient également aux efforts internationaux de diminution du méthane de l’atmosphère et de l’élimination de tous les combustibles fossiles d’ici le milieu du siècle. Le projet de desserte en gaz naturel à Saguenay est contraire et nuisible à la transition nécessaire vers des énergies renouvelables.Dans un scénario de transition visant à répondre à l’urgence climatique, le seul gaz admissible dans les procédés industriels devrait être issu de la biométhanisation de matières résiduelles. À moins qu’Énergir n’apporte des garanties que les infrastructures gazières destinées à approvisionner Métaux BlackRock et ses autres clients potentiels n’achemineront aucun gaz fossile mais uniquement du biogaz issu de matières résiduelles, son projet doit être refusé.Sur le plan économique, le promoteur a omis de faire une analyse pertinente des perspectives à court et moyen terme de l’industrie gazière dans le contexte actuel de développement rapide des énergies éolienne et solaire, plus compétitives et moins émissives sur le plan des GES. Alors que les analystes sont de plus en plus nombreux à qualifier la montée des énergies renouvelables de phénomène de technologie de rupture (disruptive technology), les investissements québécois dans la filière gazière apparaissent comme un anachronisme. De plus, certains observateurs sont d’avis que l’industrie du gaz de schiste est une « bulle » spéculative dont l’éclatement est imminent. L’analyse des coûts de production de l’industrie ne peut que leur donner raison. Une analyse sérieuse de cette situation devrait conduire Énergir à fournir quelques scénarios possibles des impacts d’un effondrement de l’industrie gazière pour ses éventuels clients et pour la communauté de Saguenay.Dans le contexte de la crise climatique, ce pari risqué sur le gaz n’est pas tenable. Le type de développement industriel que la desserte de gaz d’Énergir entrainerait n’a aucune acceptabilité environnementale. Face à la crise environnementale que nous connaissons, la préservation des espèces et des écosystèmes sont les meilleurs garants de notre survie collective. Il est urgent de sortir de ce paradigme économique destructeur. D’autres avenues de développement existent pour un avenir viable.Pour toutes les raisons évoquées, le RVHQ demande à cette commission de ne pas recommander l’approbation du projet d’Énergir. Le RVHQ demande un moratoire complet sur le développement des infrastructures gazières au Québec.