Mon paysage

M. Jacques Tétreaul expose les raisons qui le motivent à reprendre le bâton du pèlerin afin de sauvegarder le paysage de son coin de pays. Il invite les citoyens à se rallier à la cause afin de préserver le garde-manger de notre pays.

Mon paysage

Je me suis établi dans le 9e Rang de Saint-Liboire il y a maintenant 45 ans. Le paysage m’y a attiré. Il y avait des fermes de taille moyenne entrecoupées de lignes d’arbres diversifiés. Au fil des ans, j’ai vu disparaître ces lignes d’arbres ainsi que des boisés de fermes au profit de l’agrandissement des terres cultivables. C’était pour mieux produire et avoir de meilleurs rendements. Malheureusement, le tout s’est fait au détriment de la biodiversité. Malgré tout, les paysages demeuraient agricoles. Les agriculteurs, ces modulateurs de paysages, nous donnaient constamment à voir comment les saisons marquaient notre quotidien. Les labours à l’automne, les semis au printemps avec leur verdure attrayante et leur rectitude dans les champs quand les cultures commencent à poindre, les champs qui changent de couleur au gré de la saison, passant du vert tendre au vert foncé ou au jaune doré. Puis les récoltes à l’automne qui préparent la venue de l’hiver.

Toutes ces beautés font partie intégrante de mon paysage. Je me suis farouchement battu en compagnie de nombreuses personnes pour protéger nos terres agricoles de l’envahissement de l’industrie des gaz de schiste. Nous avons gagné cette bataille titanesque et nous avons ainsi conservé nos paysages intacts. Nous avons protégé notre eau et notre air pur ainsi que la vocation de notre territoire. Notre territoire est agricole, pas industriel.

Aujourd’hui, ce sont les éoliennes qui prennent le relais des gaz de schiste. Les mêmes discours, les mêmes confrontations, les mêmes divisions sociales qui se présentent encore à nos portes. Sous prétexte que cela apportera de la richesse dans nos municipalités, poussées par l’intervention d’un gouvernement avide de privatiser notre électricité, nous assistons à des pressions venues de partout pour mousser une activité industrielle dans nos campagnes. Le besoin est loin d’être réel. L’histoire nous a démontré à plusieurs reprises que les vues de certains dirigeants n’étaient pas fondées. On n’a qu’à penser aux projets des centrales thermiques dans les années 2000, alors qu’on nous faisait croire que nous étions pour geler en hiver si nous ne bâtissions pas ces centrales polluantes. À ce que je sache, malgré le fait que nous ne soyons pas allés dans cette direction, nous n’avons jamais manqué de courant.

Aujourd’hui, le ministre Fitzgibbon nous dit les mêmes âneries. C’est probablement parce qu’il a vendu à rabais notre courant électrique à des compagnies étrangères pour qu’elles viennent s’établir sur notre territoire.

Je suis toujours aussi ému quand je circule dans ma région de pouvoir apercevoir les Montérégiennes et au loin, les montagnes de l’Estrie, entourées de nos beaux paysages agricoles. Je ne voudrais pas regarder ce panorama parsemé d’éoliennes qui feront deux fois la hauteur de notre hôpital régional, donnant ainsi un aspect industriel à nos vues.

Je regarde mon paysage et mon paysage, ça me regarde. Je vais me battre pour le défendre encore une fois. L’acceptabilité sociale sera un facteur déterminant dans la poursuite de ce dossier. Ralliez-vous, le mouvement citoyen se remet en marche!

Jacques Tétreault

Citoyen de la MRC des Maskoutains

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