Le projet Saguenay n’a aucune acceptabilité sociale et doit être abandonné immédiatement

Un document trouvé de manière fortuite par une citoyenne engagée révèle la forte opposition du Québec au pipeline Gazoduq qui veut transporter du gaz de schiste jusqu’au Saguenay pour exportation.

Abandonné dans un restaurant et trouvé par hasard par une citoyenne inquiète, le document daté du 15 octobre 2018 s’intitule « GNL Pipeline Awareness Survey Research: Report of Key Findings ». Il se présente comme document d’accompagnement d’une présentation de l’entreprise de sondage Navigator. La firme Navigator fait notamment valoir sur son site la capacité de ses équipes d’experts de «mobiliser des communautés virtuelles pour influencer lopinion publique ».On trouve dans le document des réponses à une soixantaine de questions. Le sondage en ligne aurait été effectué du 5 au 9 octobre 2018 auprès de 800 résidents du Québec et de l’Ontario pour l’entreprise de développement de projet, de construction et d'opération GNL Québec dont les clients sont des investisseurs internationaux.Connu aussi sous le nom de projet Abitibi-Saguenay. L’ensemble du projet Énergie Saguenay, comporte la construction d’un pipeline, d’une usine de liquéfaction de gaz naturel alimentée à l’hydro électricité et le transport vers les marchés internationaux par bateau sur le Saguenay et le Saint-Laurent.Pour télécharger le documentCOMMUNIQUÉ - Le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) a pris connaissance d’un sondage réalisé à la demande des promoteurs du projet visant la construction d’un pipeline acheminant du gaz de schiste canadien et américain vers Grande-Anse où une usine de liquéfaction du gazPour Bruno Detuncq, membre de Mobilisation Environnement Ahuntsic-Cartierville, (MEAC, groupe membre du RVHQ), il est évident que ce projet ne passe pas le test de l’acceptabilité sociale : « Selon le sondage, dont les résultats figurent au document trouvé, un très faible pourcentage de la population habitant à proximité des infrastructures envisagées appuie ce projet. De fait, seulement 38 % des personnes interrogées soutiennent ce projet. Les Québécois constituent d’ailleurs 92 % des opposants à cette initiative. Monsieur Legault n’a donc autre choix que de rejeter ce projet qui vise essentiellement à utiliser le territoire du Québec pour exporter du gaz de schiste ».De plus, ajoute le porte-parole, au moment où toutes les composantes de la société s’engagent dans la lutte aux changements climatiques, développer le gaz dit naturel va à rebours de l’Histoire et de la logique. Le rapport spécial du GIEC daté du 6 octobre dernier demande instamment de diminuer l’utilisation, donc l’extraction de combustibles fossiles.Pour Richard E. Langelier, juriste, sociologue et porte-parole du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ), ce projet constitue une menace très importante pour les écosystèmes de cette région : « La richesse de la biodiversité dans le parc marin Saguenay-Saint-Laurent est exceptionnelle. Plus de 1 000 espèces de végétaux et d’animaux ont été répertoriées. Mais 13 sont sur la liste des espèces « en péril » et 4 mammifères marins ont le statut d’espèce en voie d’extinction. C’est aussi la pouponnière des bélugas qui serait une fois de plus menacée. Comment concevoir que les passages continuels d’immenses méthaniers de 300 mètres de long et 45 mètres de large et ce, plusieurs fois par semaine n’auraient aucun impact. C’est ridicule. »Le RVHQ lance donc un appel à la résistance et à la mobilisation et donne un appui sans réserve aux citoyennes et citoyens qui, de l’Abitibi au Saguenay, ont entrepris la lutte pour contrer ce projet peu créateur d’emplois et ne servant que les intérêts des compagnies américaines qui veulent exporter le gaz de schiste vers les marchés européens et asiatiques.Lire l'article d'Alexandre Shields : Le projet Gazoduq ne passe pas le test de l’opinion publique le long du tracé

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