Refusons le statut de « porteurs d’eau »en protégeant nos cours d’eau

M. Pierre Prud'homme, de Laval, déplore l'autorisation du gouvernement fédéral donnée à la compagnie minière australienne Champion Iron de détruire 37 cours d’eau au Québec, en y déversant des centaines de millions de tonnes de résidus miniers.

Refusons le statut de « porteurs d’eau » en protégeant nos cours d’eau

De passage à Québec en 1861, l’écrivain anglais Anthony Trollope fut le premier à employer l’expression « porteurs d’eau »en parlant des Canadiens français auxquels il prédisait un avenir peu reluisant.

L’expression s’est creusé un nid dans le langage populaire pour évoquer un état de misère et de soumission, mais les Québécois et Québécoises, au cours de leur histoire, ont refusé cet état de fait et ont fait mentir les propos de M. Trollope en se levant à maintes reprises contre les conditions qui leur étaient imposées.

Lorsqu’en pleine période de vacances, nos gouvernements permettent à l’entreprise Minerai de fer Québec, filiale de la minière australienne Champion Iron, de détruire pas moins de 37 cours d’eau en y déversant des centaines de millions de tonnes de résidus miniers durant les prochaines années, à l’évidence, nous devons poursuivre nos efforts d’affranchissement de cette soumission et redoubler d’ardeur.

Alors qu’une solution alternative s’avérait possible – déverser ces débris dans la vaste fosse de la mine à ciel ouvert du lac Bloom, près de Fermont – , nos gouvernements ont plié l'échine en acceptant la proposition très intéressée de l’entreprise. Ils lui permettent d’empiéter sur la propriété collective que sont les cours d’eau, affectant ainsi non seulement la santé de ces derniers, mais aussi celle de la faune, de la flore et des populations qui s’y abreuvent.

Les cours d’eau relèvent du bien commun. Ils ne doivent pas être bradés au profit d'intérêts privés, mais appellent plutôt une gestion responsable de la part de tous et de chacun, et surtout de nos gouvernements.

Alors que l’eau constitue un enjeu majeur de la crise climatique que nous traversons, il nous revient de reconnaître la noblesse des« porteurs d’eau » que sont nos cours d’eau car ils contribuent au déploiement de toutes les formes de vie qui assurent notre propre bien-être et celui des générations qui nous suivent.


Pierre Prud’homme

Laval, Qc

21 juillet 2024

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