Un BAPE pour le projet Northvolt

Ellen Nutbrown de Mont-Saint-Hilaire, déplore la précipitation dans la construction d'une industrie majeure sans la tenue d'un BAPE complet sur la question, et la destruction d'un milieu humide avant d'avoir essayé d'y sauver les espèces menacées. Elle s’inquiète aussi de la possible contamination de l'eau de la rivière Richelieu, source d’eau potable pour les populations riveraines.

Un BAPE pour le projet Northvolt

On se souvient des paroles de François Legault suggérant que c’était à la population de Rouyn-Noranda de décider elle-même de son sort…

On constate que des maisons patrimoniales tout près du projet Northvolt seront démolies, ce qui nous amène à penser qu’un promoteur immobilier pourra y construire des condos pour les 3 000 travailleurs de Northvolt.

L’empressement à couper les arbres et remblayer le terrain, c’est comme nettoyer la scène d’un crime.

Le ministre de l'Environnement, Benoît Charette, veut contourner l'étude complète du projet Northvolt par le Bureau d'audiences publiques sur l’environnement (BAPE), car il ne faudrait pas que les citoyens apprennent ce que le gouvernement nous cache. L'ancien maire de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, a déclaré à la radio qu’il ne fait plus confiance au ministre de l’Environnement, car ce dernier n’a pas respecté la loi sur le lobbyisme. En effet, le ministre Charette a apporté des changements aux règles d'évaluation des projets après des concertations en catimini avec Northvolt. Monsieur Ferrandez a raison de dire que « la confiance, c’est la base ».

Donc, arrangé avec le gars des vues, tout ça, avec l’argent des contribuables puisque c’est nous qui avançons les sept milliards de beaux dollars. Attachez vos tuques, bientôt on apprendra qu’il y a eu des dépassements de coûts.

Northvolt et la mairie avaient promis que les camions ne passeraient pas sur le chemin Richelieu. Une promesse déjà non tenue, tout de suite en début de projet. Cela n’a rien de rassurant…. Les citoyens nous rapportent que c’est un camion à la minute qui passe pour aller détruire le seul écosystème de précieux milieux humides qui restait dans la MRC.

Un autre bon citoyen se porte volontaire pour essayer de trouver les tortues en urgence avec des bénévoles et un peu d’équipement : pompes et petites glacières. Northvolt ne pouvait pas le faire? Pourtant, les élus disent que c’est une compagnie exemplaire!

Des photos et des vidéos nous montrent que le terrain de la future usine de Northvolt est situé en zone inondable, ce qui veut dire que toutes les substances dangereuses laissées par les anciens propriétaires du site, la Canadian Industries Limited (CIL), dont des hydrocarbures, du cadmium, du chrome et des composés phénoliques, pourront se retrouver dans la rivière Richelieu, dont l’eau est celle que nous buvons.

Le consultant en environnement et spécialiste des substances toxiques, Daniel Green, a pris connaissance des documents déposés par Northvolt et des échanges avec les experts du gouvernement. Cité dans un article du journal Le Devoir, il est d'avis qu’on manque d’informations pour juger du risque de rejet de contaminants dans la rivière Richelieu : « Selon moi, la caractérisation du site est incomplète et il sera très difficile pour Northvolt de garantir l’innocuité environnementale du site pendant les travaux majeurs qu’ils vont faire. » Il ajoute aussi :« Par exemple, à la période du dégel et de la fonte des neiges, on pourrait très bien voir des contaminants s’écouler vers la rivière Richelieu. Mais la seule façon de le savoir serait de faire une surveillance indépendante. On ne peut pas demander à Northvolt de le faire, et le gouvernement est en conflit d’intérêts. »

S’il vous plaît, citoyens soucieux de notre environnement, continuez de les surveiller de près, de très, très près. En attendant le VRAI BAPE ou le test des prochaines élections, rassemblons nos forces pour empêcher le projet Northvolt d'aller de l'avant sans une évaluation complète. Il faut un BAPE maintenant.

Ellen Nutbrown

Résidente de Mont-Saint-Hilaire


Précédent
Précédent

Penser globalement, agir localement

Suivant
Suivant

Chat échaudé craint l’eau froide