Vous ne passerez pas car le fleuve est aux bélugas

Benoit St-Hilaire, Martin Poirier et Patricia Posadas pourfendent l’intention du gouvernement de Philippe Couillard de développer une zone industrielle-portuaire à Cacouna en raison des conséquences désastreuses pour la survie des bélugas.

Vous ne passerez pas car le fleuve est aux bélugas

Après une immense victoire citoyenne obtenue en 2015 par l’abandon du projet de port pétrolier de TransCanada à Cacouna(1), nous sommes retournés au port de Cacouna afin de lancer un message clair au gouvernement du Parti libéral du Québec: #VousNePasserezPas car le fleuve est aux bélugas. Le gouvernement fédéral a fini par déclarer le béluga comme espèce en voie d’extinction(2), mais malheureusement le gouvernement du Québec envisage toujours des projets industriels en plein cœur de l’habitat essentiel de cette espèce. Le gouvernement du Québec a même le culot de commander une étude sur la cohabitation entre le béluga du Saint-Laurent et le «développement économique»(3).Les conséquences de l’augmentation de l’activité industrielle pourraient être désastreuses pour la population de bélugas qui met bas dans la réserve marine de Gros-Cacouna de la mi-juin à la mi-septembre. On mentionnait dans un rapport de 2007 sur le port méthanier que l’espèce est classée parmi les mammifères marins en péril et le rétablissement de l’espèce est difficile notamment à cause de «la diminution de son habitat dans l’écosystème du Saint-Laurent ainsi que de la détérioration de sa qualité»(4).Le rapport de 2007 sur le port méthanier stipule que «l’augmentation du bruit est susceptible d’interférer de manière déterminante avec les activités des bélugas […]» On mentionne également que «l’habitat qui pourrait être perdu ne pourra être remplacé».Pour nous, il est inconcevable que le gouvernement du Québec s’acharne à vouloir augmenter les activités industrielles en classant le port de Cacouna comme étant une zone industrialo-portuaire dans sa Stratégie maritime. Les paroles du ministre Jean D’amours sont peu éloquentes à ce sujet: «le développement économique peut se faire en harmonie avec la protection de l’environnement. La pouponnière, elle est à un endroit. Mais est-ce qu’il n’y a pas un moyen de passer à côté?»(5). Cette affirmation fait preuve soit d’impéritie absolue, soit d’une mauvaise foi encore plus absolue dont plus personne ne peut douter. Le gouvernement en place privilégie toujours un développement économique à court terme, puisque celui-ci se fait au détriment de l’environnement.Si TransCanada a fini par jeter l’éponge en avril 2015 en abandonnant son projet de port pétrolier(6), ce n’est pas tant en raison de la matière transportée mais en raison du trafic maritime qu’aurait engendré la circulation de centaines de bateaux au cœur de l’habitat essentiel du béluga. Alors, peu importe le contenu des bateaux, si on vise le développement d’un autre projet industriel au même endroit, on fera face à la même problématique inconciliable.Ainsi, les scientifiques et les études l’ont clairement démontré: une zone industrialo-portuaire n’est pas compatible avec le béluga. C’est pourquoi nous tenons à rappeler au gouvernement que son acharnement n’a rien de thérapeutique, mais relève plutôt de l’ordre de l’euthanasie assistée d’une espèce que nous avons le devoir de protéger, car en la protégeant, c’est notre avenir commun que nous protégeons. Alors nous serons au rendez-vous pour remplir nos engagements citoyens.Martin Poirier – Non à une marée noire dans le Saint-LaurentBenoit St-Hilaire et Patricia Posadas – Prospérité Sans PétroleLe 21 mai 2017

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