Consultations publiques ou exercice de relations publiques?

Consultations publiques ou exercice de relations publiques?

Du 16 au 19 novembre prochain auront lieu dans sept municipalités du Québec des consultations publiques sur les évaluations environnementales stratégiques (ÉES) réalisées dans le cadre du Plan d’action gouvernemental sur le développement de la filière des hydrocarbures, alors même que 18 des 64 études commandées ne sont pas encore disponibles.

On peut certes s’interroger sur la valeur de ce genre de consultation. Depuis des années, les gouvernements multiplient les études et les consultations. Pourtant, comme le soulignent bien des spécialistes des sciences politiques, consulter à répétition dans un dossier très conflictuel ne produit rien de bon.

En principe, les consultations visent à permettre aux citoyens de prendre part à des décisions touchant leur communauté, mais la question reste de savoir si les formules de participation et de consultation sont des exercices de communication ou si les participants ont une influence réelle sur les décisions, comme cela devrait être le cas.

Malheureusement, tout porte à croire que les consultations publiques organisées dans le cadre des présentes ÉES ne sont effectivement qu’un exercice de relations publiques et qu’encore une fois les citoyens n’auront aucune incidence réelle sur les décisions qui seront prises.

Malgré une approche en apparence plus « démocratique », le gouvernement de MM. Couillard, Coiteux et cie marche inexorablement dans les pas du gouvernement que les Canadiens viennent de rejeter sans équivoque et avec un profond soupir de soulagement.

Comment arriverons-nous à faire comprendre à nos dirigeants qu’ils ont été élus pour nous représenter et non pour mettre brutalement en place un projet de société dans lequel l’État est réduit à sa plus simple expression, un projet sur lequel personne n’a été consulté et qui semble loin de faire l’unanimité?

Et pourquoi nos élus persistent-ils à vouloir mettre en place au Québec un plan d’action pour l’exploitation des hydrocarbures, alors que la majorité de leurs commettants leur demandent plutôt d’adopter un plan d’action pour l’abandon progressif des hydrocarbures et la préparation d’une transition ordonnée vers les énergies renouvelables?

Dans quelle sorte de démocratie vivons-nous?

François PrévostMembre du Regroupement Vigilance Hydrocarbures QuébecLe 9 novembre 2015

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