Nouveaux projets de règlements : Québec persiste à autoriser l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures
Québec, le 6 juin 2018 – Le Front commun pour la transition énergétique est inquiet de la publication des nouveaux projets de règlements de la Loi sur les hydrocarbures. Le gouvernement du Québec continue de s’éloigner indéniablement de l’atteinte de ses cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES) en permettant l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Le Front réitère donc son opposition à tout nouveau projet d’exploration et d’exploitation des énergies fossiles au Québec et demande, dès maintenant, au gouvernement une vraie planification de la transition énergétique en s’engageant dans un véritable dialogue social avec l’ensemble des acteurs de la société civile. En conséquence, il demande au gouvernement de ne pas adopter ces nouveaux règlements avant l’échéance électorale.Pour les groupes du Front commun, la loi sur les hydrocarbures qui a été adoptée le 10 décembre 2016 sous le bâillon n’est pas légitime et par conséquent, les projets de règlements publiés aujourd’hui n’auraient jamais dus l’être : « Dès la première publication en septembre 2017, nous avons toujours été clairs : nous demandons le retrait pur et simple de ces règlements car nous sommes contre toute forme d’exploration et d’exploitation des énergies fossiles partout au Québec. Si le gouvernement s’entête à aller de l’avant avec cette loi, il met en danger la paix social dans la province », déclare Anne-Céline Guyon, coordonnatrice du Front commun pour la transition énergétique.« En publiant des règlements qui ouvrent la voie à l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures sur son territoire, le gouvernement du Québec fait fausse route et travaille à contre-courant de ses engagements climatiques et de l’Accord de Paris. Malgré des ajustements et des limitations territoriales, les nouveaux règlements mettent toujours à risque l’eau et les milieux naturels à proximité des prochains sites de forages qui seront autorisés », a déclaré Christian Simard de Nature Québec en prenant connaissance de l’annonce du ministre Moreau aujourd’hui.« Les règlements proposés pavent la voie à l’exploitation pétrolière et gazière, et vont totalement à l’encontre de l’Accord de Paris et des engagements climatiques du gouvernement. De plus, ils menacent l’environnement et l’eau potable du Québec. Alors que le Québec n’est pas en voie d’atteindre ses cibles de réduction des gaz à effet de serre pour 2020 et 2030, voilà qu’il s’en éloigne davantage en déroulant le tapis rouge pour l’industrie gazière et pétrolière. L’annonce d’aujourd’hui constitue un grave recul alors que les scientifiques climatiques sont alarmés et que nous ne pouvons plus ajouter d’infrastructure pétrolières et gazières et devons d’accélérer la transition vers les énergies à 100% renouvelables», a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada.Quant à l’interdiction de la fracturation dans le schiste, selon Marc Brullemans, coordonnateur du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, il faudra lire attentivement les règlements car il y a différents types de fracturation et il existe bien d’autres roches que le schiste (en vérité le shale) que l’on peut fracturer. « Va-t-on interdire d’une main et permettre de l’autre ? Et pourquoi encore faut-il séparer le Québec en zones ? Les citoyens du Québec ne veulent pas de fracturation, qu’importe leur lieu de résidence », poursuit-il.Enfin, les membres du Front demandent d’accélérer la mise en oeuvre d’une transition énergétique juste : « Le gouvernement doit cesser d’accroître le développement des énergies fossiles et s’engager au plus vite dans la planification d’une transition juste pour les travailleurs, les travailleuses, ainsi que leur communauté, afin d’atteindre ses cibles de réduction des gaz à effet de serre. Le gouvernement doit s’engager au plus vite dans un dialogue social avec l’ensemble des acteurs de la société civile », ajoute Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ