OPINION - Forages dans les lacs et les rivières : c’en est trop! (52 organisations lancent un appel ultime à Philippe Couillard pour lui demander de faire volte-face sur l’exploitation des hydrocarbures)

Le 10 août 2018

Deux des premiers gestes du gouvernement Couillard, en 2014, ont été de lancer son Plan d’action sur les hydrocarbures et d’affecter 1,25 milliard $ à l’exploitation de ressources non renouvelables, dont le pétrole et le gaz. À moins de revirement, l’un des derniers qu’il posera avant de dissoudre l’Assemblée nationale d'ici à la fin août sera l’adoption des règlements sur les hydrocarbures. Ce faisant, il donnerait le coup d’envoi à l’entrée en vigueur de la Loi sur les hydrocarbures et, ainsi, aux projets pétroliers et gaziers en gestation sur le territoire.Du début à la fin de son mandat, ce gouvernement aura mis tout son poids derrière la filière des énergies fossiles, au mépris de la science, de ses engagements climatiques, de la paix sociale et du simple bon sens économique, tout en cherchant à donner un vernis de rigueur démocratique, scientifique et réglementaire à une démarche factice dont la finalité était connue d’avance : enlever tous les obstacles possibles à l’établissement de cette industrie délétère pour nos milieux de vie, pour les écosystèmes et pour le climat. À maintes reprises, il aura utilisé des artifices comme les omissions, les sophismes et les contradictions pour tenter de permettre les forages et la fracturation au Québec.Triste bilan.Vraisemblablement, nous nous retrouverons donc sous peu avec un cadre réglementaire qui consacrera la suprématie des intérêts pétroliers et gaziers privés sur d'immenses pans du territoire québécois – héritage des gouvernements successifs qui ont cédé à des initiés, derrière des portes closes et pour 10 cents l’hectare par an, des droits réels immobiliers sur les terres privées et publiques du Québec. Ces « claims » couvrent aujourd'hui presque entièrement la partie densément peuplée de la vallée du Saint-Laurent, entre l'extrême ouest de la Montérégie et Québec, ainsi que la quasi totalité du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.Certes, la deuxième mouture des projets de règlements publiée en juin interdit la fracturation du schiste, mais elle définit le schiste de manière très pointue sans qu’il soit possible de savoir quelles portions du territoire ou couches de roche des basses-terres du Saint-Laurent correspondent à la définition proposée. Les autres formations rocheuses qui sont susceptibles de renfermer des hydrocarbures - les grès, calcaires, dolomies - ne sont pas protégées par cette interdiction. Ces formations sont présentes dans les basses-terres du Saint-Laurent, en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent. Ni la stimulation à l’acide ni l’acidification de la matrice ni aucun autre procédé ne sont interdits. L’acceptabilité sociale, sans laquelle le premier ministre jure qu’aucun projet n’aura lieu, n’est nulle part mentionnée dans la Loi sur les hydrocarbures ou ses règlements.Dernier épisode et apogée de quatre années de désinformation, le 3 août en après-midi, au moment où prenaient fin les 45 jours de consultation sur ces projets de règlements, le Devoir révélait que le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles n'avait pas dit la vérité, jusque-là, quant aux forages dans les lacs et les rivières : loin d’être interdits, ils seraient permis dans presque tous les cours d’eau du Québec.C’en est trop! La coupe de la méfiance déborde, malgré le recul (beaucoup trop tardif) du ministre, qui se dit maintenant disposé à « corriger » les projets de règlements.Livrer le sous-sol du Québec à des intérêts privés qui pilleraient notre territoire et nos plans d'eau, en ne nous laissant que des miettes pour réparer leurs dégâts, serait une erreur historique. Une erreur d’autant plus coûteuse qu’il s’agit en grande majorité de compagnies étrangères, principalement albertaines, qui nous revendraient notre propre gaz et pétrole au profit de leurs actionnaires, avant de plier bagage en nous léguant leurs puits abandonnés.Il est minuit moins une, monsieur Couillard. Il est temps de tourner le dos à l'exploitation des énergies fossiles en jetant aux oubliettes la Loi sur les hydrocarbures et ses projets de règlements d'un autre siècle. La vraie transition énergétique sera le grand chantier du 21e siècle. Agathe Désilets, Comité citoyens responsables BécancourAlain Marois, Fédération autonome de l’enseignementAmélie Drainville, Comité vigilance hydrocarbures les îlesAndré Bélisle, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphériqueAnnabelle T. Palardy, Comité de citoyennes et citoyens pour la protection de l’environnement maskoutainAnne-Marie Beauregard, Comité-citoyens MaricourtAudrey Yank, Coalition vigilance oléoducsAurore Fauret, 350.orgCarole Dupuis, Regroupement vigilance hydrocarbures QuébecCéline Lachapelle, Action environnement basses LaurentidesChantale Gamache, Vigilance Hydrocarbure Saint-Marc sur RichelieuClaude Perron  Comité de vigilance gaz de schiste du SuroîtChristian Daigle, Syndicat de la fonction publique et parapublique du QuébecDenise Laprise, Montmagny en transitionÉric Ferland, Foire ÉCOSPHÈREFrance Lamonde, Association des Propriétaires Privés, Agricoles, (acéricoles) et Forestiers - AppafFrance Guimond, l’EAUbinière, LotbinièreFrance Lemieux,  Crivert de ValleyfieldFrancine Salvas, Comité Réplique RVHQGabriel Cliche, Fondation RivièresGeneviève Richard, Fondation Coule pas chez nousGermaine Roy, Coalition citoyenne Beauce-EtcheminGisèle Comtois, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC)Guy Boudreau, Comité vigilance hydrocarbures de LavaltrieHugues Bonenfant, Comité de vigilance de St-Valérien-de-MiltonHuguette Manseau, Comité environnement AREQ, DrummondvilleIrène Dupuis, Comité vigilance hydrocarbures de la MRC de LotbinièreJean Falaise, Comité de citoyens de Durham-SudJean-Claude Thibault, Comité conseil en environnement de Racine CCERJean Marcaurelle Comité vigilance Nicolet-YamaskaJohanne Dion, Montréal pour tousJoyce Renaud, Mobilisation Climat Trois-RivièresLise Houle, Comité gaz de schiste VerchèresLouis Casavant,  Vigilance hydrocarbures DeschaillonsLouise Morand, Comité vigilance hydrocarbures de L’AssomptionMarc Ferland, Saint-Antoine-de-Tilly – Milieu de vieMartin Poirier, NON à une marée noire dans le Saint-LaurentMichel Côté, Transition Capitale-NationaleMichelle Théroux, DrummondvilleMarc St-Cyr, Comité vigilance hydrocarbures de Sainte-ChristineMarie-Eve Doré, APRiT du Québec - Saint-Louis-de-BlandfordMarie-Josée Renaud, Union paysanneMartine Chatelain, Coalition Eau SecoursOdette Sarrazin, Comité vigilance hydrocarbures BrandonPascal Bergeron, Environnement Vert PlusPierre Foisy, Comité vigilance hydrocarbures des municipalités de la MRC de MaskinongéPierre Gagnon, Comité vigilance hydrocarbures Saint-NorbertRéal Lalande, Action climat OutaouaisSerge Fortier - Comité vigilance citoyen Ste-Marie de BlandfordSerge Giard, Comité vigilance  St-HuguesSolange Gingras, CMBEThérèse Jean, Comité vigilance hydrocarbures de la MRC des Chenaux

Précédent
Précédent

COMMUNIQUÉ - 52 organisations lancent un appel ultime à Philippe Couillard pour lui demander de faire volte-face sur l’exploitation des hydrocarbures

Suivant
Suivant

Commentaires sur les seconds projets de règlements sur les hydrocarbures