Pourquoi opposer l'économie à l'écologie?

Pourquoi opposer l’économie à l’écologie ?

Dans un récent article du journal L’Avantage de Rimouski1, monsieur François Choquette, porte-parole adjoint du NPD en matière d'environnement, a dénoncé le climat d’incertitude ainsi que «... le manque d'information et de consultation dans les dossiers de l'oléoduc de TransCanada... » ; là où je ne suis plus d’accord avec lui, c’est lorsqu’il ajoute : «...il est possible d’aller de l’avant dans le projet de l’oléoduc tout en respectant l’environnement. Nous ne sommes pas contre ce projet qui peut être intéressant pour le développement économique... ».

Respecter lenvironnement tout en développant les sables bitumineux ??? Une infrastructure majeure comme Énergie Est nous rendrait prisonniers dune forme d’énergie sale et désuète pour les prochaines quarante années. En août 2014, monsieur Mulcair dénonçait dans ces mots le projet de Northern Gateway vers Kitimat : «... la côte nord de la Colombie-Britannique nest pas pour les superpétroliers...» [et il serait] « absolument fou de permettre à des superpétroliers transportant du bitume brut demprunter cet étroit passage ». Il ajoutait que la route prévue pour exporter du pétrole vers l’Asie « na aucun sens »2. En cette année électorale, jinvite le NPD et ses porte-parole à utiliser exactement le même argumentaire pour militer contre le pipeline de TransCanada Énergie Est.

Monsieur Harper a axé toute sa politique économique sur lexportation du pétrole albertain. Mais exporter une ressource sans transformation secondaire et tertiaire, cest une idée du 19e siècle. Ça crée seulement quelques emplois et ça laisse tout le pays à la merci de la fluctuation des prix sur les marchés internationaux. Avec la chute des prix du pétrole depuis un an, des milliers demplois ont été perdus et le dollar canadien a pris du plomb dans laile. Grâce à la politique énergétique rétrograde de monsieur Harper, certains commentateurs commencent à parler de récession3 de léconomie canadienne.

Cette semaine se tient à Toronto une rencontre au niveau panaméricain pour discuter de la réduction des émissions de carbone. Monsieur Harper boude ce sommet sur le climat4. Le NPD pourrait également se démarquer en dénonçant les milliards de fonds publics gaspillés en subventions aux énergies fossiles5 et en appuyant une transition vers une économie verte, comme le soutient un article de Clean Technica6. En effet, selon eux, une économie canadienne basée sur des énergies renouvelables à 100 % pourrait créer quelque 347 000 emplois sur un horizon de 35 ans ; sans oublier 288 000 emplois pendant la phase de construction.

En prônant une énergie verte et la création d’emplois qui l’accompagne, le NPD, en tant que gouvernement potentiel, prouverait aux électeurs que monsieur Harper a tort dopposer léconomie à lécologie. Et tant quà y être, pourquoi pas un moratoire sur tout projet de sable bitumineux ? Tous les oléoducs visant à exporter du dilbit, grand producteur de GES (gaz à effet de serre), deviendraient inutiles. Ce serait une bonne façon pour un « premier ministre » fraîchement élu de se positionner en vue de la conférence de Paris en décembre 2015.

Gérard Montpetit

Membre du Comité non schiste La Présentation

le 10 juillet 2015

1 « Oléoduc et port pétrolier : le NPD veut plus de transparence et de consultations »,

http://www.lavantage.qc.ca/Actualites/2014-06-20/article-3771296/Oleoduc-et-port-petrolier:-le-NPD-veut-plus-de-transparence-

6 « How US, UK, Canada, Japan, France, Germany, & Italy can each go 100% renewable »,

https://enjeuxenergies.wordpress.com/2015/06/23/how-us-uk-canada-japan-france-germany-italy-can-each-go-100-renewable/

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