Port méthanier à Baie-Comeau : c’est NON

Denise Campillo, de Roxton Falls, Québec, s'élève contre le projet de construction d'une usine de gaz naturel liquéfié et d'un port méthanier à Baie-Comeau.

Port méthanier à Baie-Comeau : c’est NON

« Nous demeurons fermement engagés dans la lutte contre les changements climatiques », a déclaré en juin Benoit Charette, ministre du gouvernement québécois, en présentant la quatrième mise à jour du Plan pour une économie verte 2030 (PEV 2030).

Même si les ambitions sont réduites, l’orientation dans ses grandes lignes va dans le bon sens, celui de cet engagement dans la lutte contre les changements climatiques.

Or, deux semaines plus tard, le ministre et son gouvernement se disent favorables à la construction d’un port méthanier à Baie-Comeau. Un port destiné à l’exportation vers l’Europe de GNL, le gaz naturel liquéfié.

On croit rêver, ou plutôt cauchemarder. GNL Québec, le Saguenay, le BAPE, c’était hier. Le rapport du BAPE était dévastateur pour le projet GNL Québec/Gazoduq.

Qu’en est-il du nouveau projet? Le Saguenay ne sera pas visé, les bélugas seront moins menacés.

Mais le problème fondamental reste : le GNL, c’est du gaz de schiste, issu de la fracturation; le but d’un tel projet, c’est de soutenir et d’augmenter la production d’énergie fossile de l’Ouest canadien.

Faut-il répéter encore ce que le GIEC et l’ONU clament : nous devons réduire l’exploitation et la consommation des combustibles fossiles; c’est le préalable à tout effort de transition.

Et cela, même (et surtout) si nos voisins du sud sont en train de démanteler tous les acquis des dernières années dans ce domaine.

L’aspect économique? Qui voudra acheter ce gaz maudit ? Pas l’Europe, qui a mis en place une réglementation stricte sur les importations.

Le calendrier? Un projet pharaonique de ce type prendra au moins dix ans, dévastera des régions nordiques, pompera des fonds publics qui devraient être consacrés à une véritable transition énergétique visant à lutter contre les inégalités sociales et climatiques et aidant au développement régional.

Il ne s’agit pas du syndrome Pas dans ma cour. Ne parlez pas d’acceptabilité sociale. Il s’agit de bon sens, de respect des connaissances scientifiques, de souci de l’avenir, d’éthique aussi.

Monsieur le ministre, soyez cohérent : le Québec ne sera vert que s’il travaille à être exemplaire au Canada et à l’échelle du continent et du monde. Donc nous devons dire NON à tout nouveau projet de gazoduc, d’oléoduc et de port méthanier.

Les citoyens sont prêts à remonter au front pour vous rappeler à vos responsabilités.

Denise Campillo

Roxton Falls, Québec

Le 8 juillet 2025

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